Le président a adressé un message aux harkis et à leurs descendants, pour la journée d’hommage national qui leur est consacrée.
Cinquante ans après les accords d’Évian, le président François Hollande a affirmé mardi que « la France se grandit toujours lorsqu’elle reconnaît ses fautes », dans un message aux harkis et à leurs descendants, à l’occasion de la journée d’hommage national qui leur est consacrée depuis 2001.
« La mémoire des harkis est une mémoire vivante et souffrante, elle impose à la France un retour sur elle-même et sur son histoire. En cette journée nationale dédiée au souvenir, il importe que la vérité soit dite, que les leçons en soient retenues et que les conclusions en soient tirées », a déclaré François Hollande dans un message lu par le ministre délégué aux Anciens Combattants Kader Arif, lors d’une cérémonie dans la cour d’honneur des Invalides à Paris. Le président de la République ne pouvait y assister en raison de son déplacement à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU.Promesse
« Il y a 50 ans, la France a abandonné ses propres soldats, ceux qui lui avaient fait confiance, ceux qui s’étaient placés sous sa protection, ceux qui l’avaient choisie et qui l’avaient servie », a affirmé le chef de l’État, soulignant que « la France se grandit toujours lorsqu’elle reconnaît ses fautes ».
En avril, pendant sa campagne, François Hollande avait promis, s’il était élu à la présidence de la République, de « reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans des camps en France ». Il avait dit son intention « d’assurer aux harkis et à leurs descendants la reconnaissance de la République ».
Cette reconnaissance de la responsabilité de la France est une vieille revendication des harkis et de leurs descendants qui représentent quelque 500 000 personnes. Au lendemain des accords d’Évian du 18 mars 1962 consacrant le retrait français d’Algérie, entre 55 000 et 75 000 harkis, supplétifs de l’armée française en Algérie, ont, selon les historiens, été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles. Quelque 60 000 d’entre eux ont été admis en France, logés dans des camps de fortune du sud du pays, dont le plus important à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales).