Les dossiers économiques ont été de nouveau ouverts à travers la visite de M. Raffarin, ancien Premier ministre et émissaire français, qui mène des discussions marathoniennes avec des responsables algériens à commencer par le ministre de l’Industrie, Chérif Rahmani, et le Premier ministre Abdelmalek Sellal.
Depuis l’annonce de la visite d’Etat du président français en Algérie, prévue pour les 19 et 20 décembre prochain, un ensemble de dossiers qui fâchent ont été ouverts entre les deux parties à travers les visites de plusieurs émissaires dépêchés par François Hollande dans l’espoir d’annoncer des décisions positives conjointement avec Bouteflika, malgré les séquelles du passé colonial et les maladresses de l’époque sarkozienne.
Le changement attendu dans les relations algéro-françaises ne relève pas en réalité du fait que la gauche est au pourvoir en France, il s’agit d’enjeux plus profonds en relation avec les bouleversements géostratégiques que connaît le monde, en plus de la crise économique qui met plusieurs pays européens dans l’embarras. Il y a donc urgence et obligation d’aller chercher des richesses ailleurs. A quelques jours de cette visite d’Etat, les dossiers économiques ont été de nouveau ouverts à travers la visite de M. Raffarin, ancien Premier ministre et émissaire français qui mène des discussions marathoniennes avec des responsables algériens à commencer par le ministre de l’Industrie, Chérif Rahmani, et le Premier ministre Abdelmalek Sellal.
La question de l’investissement français en Algérie a toujours été un point noir dans les relations algéro-francaises vu que les entreprises françaises continuent de bouder l’Algérie alors que plusieurs partenaires étrangers ont annoncé leurs investissements en Algérie, notamment dans le cadre de la réalisation de différents projets inscrits dans le plan d’investissement public. Mais Paris semble comprendre les conséquences d’une telle démarche. Dans ce cadre, l’émissaire de Hollande annonce l’avancement des dossiers en suspens, dont ceux de Renault, Total et Lafarge, ajoutant que le sommet prévu entre les deux chefs d’Etat constituait un rendez-vous pour accélérer la mise en place des dossiers de partenariat. Le vice-président du Sénat français a également affirmé que les entreprises françaises s’adaptaient à la réglementation algérienne régissant l’investissement étranger, en l’occurrence la règle dite des 51/49%.
Pour le ministre de l’Industrie, Chérif Rahmani, le sommet prévu au mois de décembre prochain à Alger entre le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue français François Hollande, donnera un second souffle aux relations algéro-françaises. Dans ce cadre, il a ajouté que face aux enjeux économiques et géostratégiques, l’Algérie et la France «sont dans l’obligation de se rapprocher». «Nous avons décidé de bâtir les relations sur l’économie, sur la substance, sur le réel et le tangible et non pas sur les effets d’annonce et les discours», a poursuivi M. Rahmani. Lors d’un point de presse conjoint avec Jean-Pierre Raffarin, M. Rahmani dira que pour les dossiers lourds, en l’occurrence les projets d’usines Renault et de vapocraquage d’éthane de Total, «les choses avancent bien, même si parfois nous ne communiquons pas les détails», tout en laissant le soin aux chefs d’Etat des deux pays d’annoncer l’aboutissement des négociations, lors de leur rencontre de décembre à Alger. Il a toutefois refusé de confirmer une prochaine signature du pacte des actionnaires entre le constructeur français Renault et la SNVI, lors de la prochaine visite du président français, se contentant de révéler que des négociations ont été tenues la veille (samedi) entre les deux entreprises. Selon Raffarin, Lafarge et le Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA), qui discutent la construction d’une cimenterie à Oum El Bouaghi, se sont mis d’accord pour exporter l’excédent de la future production de ce complexe. Cet objectif est envisageable d’ici trois à quatre ans quand la production nationale arrivera à satisfaire la demande du marché algérien, a-t-il dit. «Concernant Renault, les choses avancent bien, et pour Total les choses avancent très bien. Ce sont des dossiers complexes avec des investissements importants, (…) mais je peux constater qu’il y a sur ces projets de bonnes volontés et des progrès enregistrés», a-t-il dit. Enfin, à l’issue de l’audience que lui accordée le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, M. Raffarin a exprimé son optimisme sur l’investissement du groupe Sanofi en Algérie.
Par Nacera Chennafi