Zoubida Assoul explique les « vraies raisons » de la reprise du Hirak

Zoubida Assoul explique les « vraies raisons » de la reprise du Hirak

La présidente de l’Union pour le changement et la démocratie UCP Zoubida Assoul revient sur la reprise du mouvement de contestation populaire Hirak, ainsi que la situation politique actuelle du pays.

Alors que les Algériens semblent déterminés à renouer avec la contestation populaire, à en juger par les dernières manifestations, les raisons derrière ce retour après la trêve sanitaire imposée par l’épidémie du coronavirus, diffèrent selon les points de vue notamment de la classe politique.

Pour la présidente de l’UCP, « si le mouvement pacifique avait été enclenché le 22 février 2019 pour faire barrage au 5e mandat de Bouteflika et pour changer le système tout entier, ce dernier point demeure toujours au centre des revendications du mouvement de contestation ».

D’ailleurs, elle estime, dans une déclaration à France 24, que « le départ de Bouteflika et le changement de quelques hommes politiques le système érigé par l’ancien président demeure ».

Pour elle, « rien n’a changé » d’autant que « les pratiques de l’ère Bouteflika, que ce soit la répression à l’égard des activistes du Hirak, des politiques, des journalistes ou des simples citoyens, ou encore la corruption ».

Et c’est pour ces raisons et l’incapacité du régime à se réformer que « le Hirak a repris ». S’agissant des élections législatives anticipées annoncées par le chef de l’État, l’intervenante pense que « celles-ci visent avant tout à préserver le système en place ».

Élections législatives anticipées et grâce des détenus d’opinion

Tout en rejetant l’idée de ce processus, Me Zoubida Assoul propose « de tenir une élection présidentielle en 2022 et d’ici là, la tenue d’un dialogue national afin de réformer le système ».

Pour ce qui est de la grâce présidentielle décidée au profit d’un total de 95 détenus du Hirak, la présidente de l’UCP s’est d’abord félicitée de cette démarche.

Or, elle estime que malgré le fait que « le chef de l’État a bel et bien la prérogative de gracier les gens jugés, le cas des détenus qui ne sont pas encore jugés ou en cours d’instruction, démontre une instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique ».

Ceci dit, elle précise que « ces gens graciés ne devront pas être à la base en prison d’autant que cette même démarche de grâce, prouve que ces incarcérations sont purement politiques et n’ont rien de judiciaire »