Hillary Clinton en Algérie, ce samedi, La real-politik américaine

Hillary Clinton en Algérie, ce samedi, La real-politik américaine

Le périple maghrébin qui mènera, ce samedi, la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton en Algérie où elle sera reçue à l’invitation de son homologue algérien, revêt plusieurs intérêts.

«Nous nous réjouissons de la recevoir», avait précisé le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci qui se trouvait au mois de janvier à Washington pour une visite de deux jours considère que «le soutien américain est nécessaire». La feuille de route de la responsable du département américain chargé des affaires étrangères comporte plusieurs points. Il est d’abord question de stabilité régionale, ensuite sécuritaire et enfin économique. Mais, l’autre vœu que les américains souhaitent voir s’exaucer est certainement la mise en place du projet du siècle si cher aux américains, celui de voir naître le grand moyen-orient comme l’aurait souhaité l’ancien président US, George W. Bush. Chasse gardée, jusque-là, de la France, le Maghreb intéresse de plus en plus les Etats-Unis, notamment après les changements survenus en Tunisie après la chute de Ben Ali et en Libye avec la disparition de Kaddafi. L’instabilité que connaît ce dernier pays inquiète, certes, à plus d’une question notamment la prolifération d’armes pouvant alimenter les groupes armés affiliés à El Qaïda au Maghreb et circulant entre ce pays et l’Afrique subsaharienne. Mais, ce sont aussi les importantes ressources pétrolières libyennes qui intéressent encore plus. Globalement, la course aux ressources énergétiques dont dispose le Maghreb est l’un des arguments poussant les américains à s’investir dans cette zone de l’Afrique du Nord. L’autre raison de cette visite semble être la crise syrienne et le risque qu’elle comporte de déstabilisation de toute la région incite les américains à regarder vers l’Algérie qui pourra jouer le rôle de médiateur. D’ailleurs, Mme Clinton avait souligné que les Etats-Unis «vont continuer à travailler avec l’Algérie et tous leurs autres partenaires de la Ligue arabe pour mettre fin à la violence en Syrie». Le Sahara occidental, cette autre question qui mine les relations entre notre pays et le royaume chérifien, la secrétaire d’Etat US a précisé que son pays continue à soutenir les efforts visant à trouver «une solution pacifique, durable et mutuellement acceptée pour résoudre ce conflit. Les USA soutiennent le processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc sous l’égide des Nations unies». A propos de questions internes et pour ce qui est de notre pays, la partie américaine qui demeure le premier client de l’Algérie en matière de commerce extérieur ainsi que sur le plan militaire par le biais de programmes de formation arrêtés entre les deux pays et mis en œuvre, a déjà annoncé la couleur par son soutien des réformes entreprises par l’Algérie. Mme Clinton a alors qualifié d’«excellentes»les relations entre les Etats-Unis et l’Algérie. Selon des déclarations rapportées par l’APS, la chef de la diplomatie américaine salue les «réformes significatives» engagées par l’Algérie. Elle précisera que les deux pays travaillent «en étroite collaboration» sur les questions de sécurité, en particulier contre le terrorisme, depuis plus d’une décennie, elle avait tenu à rappeler le rôle de l’Algérie comme membre fondateur du Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF) lancé en septembre dernier à New York. Elle saluera la mise en place du groupe de contact algéro-américain de lutte contre le terrorisme et les questions de sécurité connexes pour «faciliter davantage la coopération dans le Sahel». Le rôle joué par l’Algérie dans la crise tunisienne et libyenne avait suscité «la reconnaissance» des Etats-Unis qui «remercient l’Algérie pour l’appui qu’elle a accordé à la Tunisie et la Libye». A propos des réformes engagées par l’Etat algérien, la Secrétaire d’Etat américain avait tenu à souligner que «l’Algérie a entrepris des réformes très importantes». Les Etats-Unis «félicitent le gouvernement des récents efforts engagés dans cette direction». Les Etats-Unis «veulent voir l’Algérie dotée d’une base démocratique solide qui reflète les aspirations du peuple algérien» avait-elle souligné, ajoutant que toutes ces réformes sont «tout à fait conformes avec l’objectif d’une plus grande démocratisation à laquelle le gouvernement algérien s’est engagé». Mme Clinton a salué par la même occasion l’importance donnée à la femme algérienne à travers le système de quotas revu à la hausse pour la gente féminine devant prendre part aux prochaines élections législatives ainsi que les invitations lancées par le gouvernement aux observateurs internationaux pour ce rendez-vous électoral tout comme l’ouverture du champ médiatique aux chaînes de télévision privées.

Azzedine Belferag