Les monarchies moyenâgeuses et leurs alliés arabes dont l’Algérie ont franchi vendredi un nouveau palier en votant une résolution scélérate classant le Hezbollah comme organisation terroriste.
Emmenés par le royaume wahhabite, qui voue une haine féroce contre l’organisation de résistance libanaise, à cause de son soutien politique et militaire au gouvernement syrien, engagé dans une guerre contre une internationale terroriste composée de 100.000 mercenaires, ces pays arabes étaient réunis au Caire, convoqués par les saoudiens pour voter une résolution dirigée contre le Hezbollah mais dans les faits c’est tout le Liban qui se trouve désormais banni.
Le Liban et l’Irak rejettent la résolution, l’Algérie émet une observation
Dans la foulée des pays du Conseil de coopération du Golfe et des ministres arabes de l’Intérieur la semaine dernière, c’était vendredi au tour des ministres arabes des Affaires étrangères, réunis lors de la 145eme session de la Ligue Arabe tenue au Caire, sous la pression saoudienne et celle des monarchies du Golfe, de classer le Hezbollah libanais organisation terroriste.
L’annonce de la décision des chefs arabes de la diplomatie a été faite au cours d’un point de presse à l’issue de la réunion par un haut responsable du ministère des Affaires étrangères de Bahreïn, Wahid Moubarak Sayyar, dont le pays assume actuellement la présidence tournante du Conseil de la Ligue arabe.
« La résolution du Conseil (des ministres des Affaires étrangères) de la Ligue comprend la désignation du Hezbollah comme groupe terroriste », a ainsi indiqué M. Sayyar, précisant que le Liban et l’Irak avaient « émis des réserves » sur la décision des ministres, tandis que l’Algérie avait fait part « d’une observation ».
En vérité, cette résolution a été repoussée par le Liban et l’Irak, alors que l’Algérie s’est contentée d’émettre effectivement une « observation », une façon hypocrite de se défausser.
Les ministres ont également condamné « les ingérences iraniennes permanentes dans les affaires intérieures de Bahreïn, à travers le soutien accordé au terrorisme, l’entraînement de terroristes, le trafic d’armes et d’explosifs, l’attisement des tensions sectaires, la poursuite des déclarations à différents niveaux visant à déstabiliser la sécurité et la stabilité du régime, et la fondation de groupes terroristes financés et équipés par les Gardiens de la révolution iranienne et le Hezbollah ».
Les pays arabes ne veulent plus soutenir le Liban contre Israël
Le journal libanais al-Akhbar, très bien informé a rapporté que la colère saoudienne n’a pas concerné uniquement le Hezbollah mais tout le Liban puisque toutes les clauses qui ont toujours fait l’objet d’un consensus arabe ont été toutes rejetées.
En tête de ces clauses écartées sous la pression de l’Arabie saoudite, les Emirats, le Bahreïn, le Qatar et le Koweït, celle qui affirmait « le soutien au Liban face aux agressions israéliennes ».
L’Arabie a même refusé la qualification de la guerre israélienne contre le Liban de 2006 d’offensive, alors que l’un des ministres des monarchies du Golfe a imputé au Hezbollah les causes de cette guerre. Ce qui ne va pas sans rappeler une position similaire au cœur même de cette guerre, lorsque l’Arabie avait qualifié en 2006 la résistance d’aventurier.
Autre clause traditionnelle concernant le Liban également rejetée, celle qui dicte : « Renouveler la solidarité avec le Liban et lui accorder le soutien politique et économique et à son gouvernement, afin de préserver son unité nationale, sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté sur la totalité de son sol. La confirmation du droit de son peuple à la libération et à la restitution des fermes de Chébaa, des hauteurs de Kfar-Chouba et la partie libanaise du village al-Ghajar , et de son droit à résister contre toute agression par les moyens légitimes. »
D’autres revendications libanaises liées indirectement au conflit contre Israël se sont vues également récusées : le soutien à l’armée libanaise, la non politisation du Tribunal spécial pour le Liban, la révélation du sort de l’imam Moussa as-Sader et d’autres revendications verbales.
« Voudriez-vous que j’informe mon gouvernement que vous êtes avec Israël contre le Liban, que vous êtes avec l’enlèvement de (l’imam Moussa) as-Sadr, que vous êtes contre l’armée libanaise », s’est offusqué le ministre libanais Gebrane Bassil, présent à la rencontre au Caire.
Le plus surprenant est la position de l’Algérie qui s’est encore une fois fourvoyée, allant à l’encontre de ses principes, en prenant fait et cause pour ces monarchies moyenâgeuses, alors qu’elle n’a rien à y faire avec ces pays qui ne partagent du reste rien avec elle.
En votant cette infâme et déshonorante résolution, les pays arabes veulent jeter le Liban dans la gueule du loup israélien.