Par Khaled Boumediene

« Cet été on n’arrête pas de se faire piquer, ça devient insupportable ! », déplore Omar qui habite tout près d’Oued Galliane dont le cours d’eau est très infesté par les rejets d’égouts publics. Son voisin Saïd est sur la même ligne. Ce handicapé hennaoui est couvert de boutons : « Je ne suis jamais piqué d’habitude mais cette année ça démange sans arrêt ! Elles sont nombreuses ces bestioles. Mais, on se demande où sont les responsables concernés pour éradiquer la prolifération de ces petites bêtes dans l’agglomération de Hennaya », s’interroge-t-il. Selon un médecin des urgences médico-chirurgicales du CHU de Tlemcen, « les moustiques sont très virulents cet été. Beaucoup d’habitants de Hennaya sont victimes des piqûres agressives et intensives. Parfois, l’on constate des réactions allergiques impressionnantes chez ces gens ».
La population craint surtout les moustiques tigres qui semblent s’être installés dans certaines localités du pays. Sid-Ahmed, trentenaire, avoue que « cette année il fait très chaud ! C’est vraiment compliqué pour les habitants qui font ce qu’ils peuvent pour ne pas trop souffrir de la canicule étouffante qui écrase la ville depuis juillet dernier. De plus, l’humidité des barrages environnants de Sekkak, Hammam Boughrara et Sidi Abdelli est venue s’ajouter ces dernières années à la chaleur dans la région.
Le taux d’humidité de l’air est très élevé et vraiment on suffoque. Certes, certains jeunes partent à la mer. Les plages de Rechgoun, Madrid, El-Ouardania, M’khaled, Tafessout, Sidi Youchaa, Bider et Marsa Ben M’hidi deviennent même leurs destinations privilégiées. Mais il y en a beaucoup qui restent, et malheureusement ils n’ont pas où se baigner ».
De nombreux habitants prennent les crémeries d’assaut le soir, pour siroter une glace ou des boissons fraîches. En effet, non loin du siège de l’APC au centre-ville, les deux crémeries de Brixi et Khemmar animent le grand boulevard de l’Indépendance. Ces boutiques constituent d’ailleurs le seul vrai moment de détente et de plaisir qui s’offre à tout le monde. « Nous n’avons pas de choix, la seule solution pour nous est de faire suffisamment de sieste pour veiller longtemps la nuit, prendre de la glace aux saveurs multiples, boire beaucoup d’eau froide et veiller à l’extérieur le plus longtemps possible pour ne pas subir la chaleur qui règne à l’intérieur de nos habitations », souligne Abderrazek, un sportif de Hennaya.