Hécatombe des hadjis algériens Jusqu’à quand la politique de bricolage ?

Hécatombe des hadjis algériens Jusqu’à quand la politique de bricolage ?

Après le calvaire vécu durant la Omra 2010, c’est au tour de l’opération du Hadj qui est devenu un cauchemar pour les hadjis algériens, notamment en matière de conditions d’hébergement, de transport et même pour le retour en Algérie.

Certains hadjs n’ont pas caché leurs pani-que et incertitude quant au bon déroulement de l’opération.

Il est à rappeler que pour le ratage de la Omra du dernier ramadhan , l’office national du hadj créé spécialement pour améliorer la situation, a remis en cause le travail accompli par des agences de voyages privées et pour ce qui est des conditions catastrophiques de séjour des hadjis, les justifications restent loin d’être convaincantes.

Ainsi, la mission algérienne du hadj se lave les mains alors que logiquement c’est la première qui est chargée de l’encadrement et du suivi de cette opération dans les lieux saints. Il faut dire qu’après des années de désorganisation «logistique» de la «Omra» et du «Hadj», encore une fois, les mêmes failles sont là.

Alors on se demande ce que l’Office national du Hadj a apporté de plus à la gestion de ces deux opérations ? Dans ce cadre, personne n’a compris déjà le ratage qu’a connu l’opération Omra 2010 qui a été mis sur le dos des agences de voyages «privées et parasitaires» et voilà que les conditions du Hadj sont encore pires.

Des hadjs se sont retrouvés abandonnés sans hébergement et d’autres ont succombé à leurs malaises puisque seize hadjs sont morts. Ainsi, on se demande où est passée toute l’armada d’encadrement qui a accompagneé chaque année les hadjs ? En tout cas ces «encadreurs» «n’ont pas pu empêcher l’envahissement des tentes destinées à accueillir les hadjis algériens à Mina par des Bengalais et des Indiens.

Il est à savoir que des hadjis ont déboursé 60 millions de centimes pour bénéficier de services supplémentaires à Mina, ils étaient livrés à eux-mêmes puisqu’ils ont passé la nuit avec leurs familles dehors entre les ordures.

Et pour les souffrants des maladies chroniques et les personnes âgées, l’arrêt de la climatisation et les coupures de l’électricité ont causé des asphyxies, des troubles respiratoires. Ainsi, les pèlerins algériens n’ont pas eu la chance d’accomplir les rites du cinquième pilier de l’Islam, à savoir le pèlerinage. Face à cette situation, les responsables de la mission nationale chargée de leur prise en charge durant l’accomplissement du Hadj sont pointés du doigt par les pèlerins.

Comme c’est le cas des agences touristiques ( Onat et TCA) chargées de prendre en charge les 14 000 hadjis par le Premier ministre. Du côté de l’Office national du Hadj, les justifications de cheikh Barbara, président de la mission algérienne du Hadj, reste non «convaincantes». Les décès, selon lui, sont dus à des maladies chroniques et non aux bousculades.

Concernant l’hébergement, il dira dans une déclaration à l’APS que «le problème d’hébergement demeure un point noir en raison de l’exiguïté de l’espace qui ne peut accueillir plus de 1,5 million de hadjis, selon les autorités saoudiennes».

Cependant, ce responsable n’a en aucun cas reconnu les failles enregistrées sur le plan d’encadrement alors que ce n’est pas un crime de reconnaître ses fautes pour au moins les corriger à l’avenir.

Avec toutes ces conditions «insupportables», les hadjs se sont déjà paniqués sur les conditions le retour chez eux et que le scénario de la Omra soit reproduit. En tout cas, Air Algérie aurait rassuré que toutes les démarches seraient prises pour que les hadjs ne vivent pas un autre calvaire au niveau de l’aéroport saoudien. En tout cas les premiers vols sont attendus depuis hier dans la soirée. Au total 71 vols retour, pour transporter 36 000 pèlerins sont programmés par la direction de Air Algérie, et s’étaleront jusqu’au 10 décembre prochain.

Par Nacera C.