Hauts-plaeaux : Sale temps pour les éleveurs !

Hauts-plaeaux : Sale temps pour les éleveurs !
sécheresse

Les conditions climatiques causent, en ce moment, un véritable parcours du combattant aux éleveurs. Frappés par une sécheresse extrême, ils ne savent plus à quel saint se vouer. C’est en effet un sale temps pour ces éleveurs vu l’ampleur du drame.

La pluviosité fait défaut en cette période automnale, ajoutée à cela, la sédentarisation des populations nomades, le prix de l’aliment de bétail frôle depuis un certain temps les 4.000 DA (voire plus) le quintal son/orge ; les maladies (telles la blue tongue, la fièvre aphteuse, la clavelée…) et d’autres phénomènes continuent à pousser les éleveurs des Hauts-Plateaux à agir en interpellant les hautes autorités du pays, à l’effet de trouver une solution à un approvisionnement adéquat et un soutien du prix de l’aliment de bétail.

Plusieurs régions du pays : Naâma, Sud/Tlemcen, El-Bayadh, Ouled Naïl (Djelfa) et bien d’autres régions des Hauts-Plateaux sont touchées par ce phénomène naturel qui risque de perdurer et qui a déjà entraîné une surexploitation, une dégradation et un rasage du couvert végétal que même les plantes fourragères qui constituent la steppe, à l’exemple de l’alfa, sont pratiquement menacées de disparition par l’agressivité de la nature ; pas un brin de plante d’herbe pour les moutons.

Des milliers d’éleveurs, donc, se trouvent dans l’embarras de peur de voir encore une véritable flambée du prix du sac d’orge, maïs ou de son pour l’approvisionnement de leur bétail, seule source de vie. D’ailleurs à El-Bayadh, six minoteries viennent de baisser rideau, suite à une instruction de la chefferie du gouvernement. Une instruction qui a poussé encore les éleveurs à tirer la sonnette d’alarme, car elle risque de leur causer des pertes cruelles et des conséquences fâcheuses. Même les patrons de ces six minoteries qui ont bénéficié de prêts bancaires pour monter leurs entreprises, se trouvent eux aussi dans la perte, puisque plus de 400 travailleurs de ce secteur sont mis à la porte après à peine 9 mois de travail. Cependant, toutes ces réalisations, tous ces financements, voire les efforts de ces investisseurs, pourraient devenir caducs.

Par sa situation stratégique et géographique dans les Hauts-Plateaux et s’étendant sur une superficie d’un peu plus de 30.000 km2, la wilaya de Naâma, l’une des régions les plus steppiques du pays et les plus touchées par la sécheresse, compte plus de 10 000 éleveurs disposant d’un important cheptel estimé à plus de 1,5 million de têtes d’ovins, plus de 50 000 bovins, plus de 60 000 caprins et plus de 1 000 camelins. 79% de la superficie totale (soit

24 000 km2) sont réservés au million de têtes de bétail (ovins et bovins). Sur les 20 millions d’hectares composant la steppe nationale, la wilaya de Naâma totalise près de 3 millions d’hectares, dont les 50% sont dégradés, et dont au moins le tiers est mis en défens.

Les potentialités en steppe, les perspectives de développement et les solutions préconisées existent et peuvent être valorisées. La protection et l’amélioration des parcours peuvent assurer une meilleure production fourragère et préserver l’activité de l’élevage, par la protection et la restauration des parcours naturels, l’amélioration des conditions d’abreuvement du cheptel, diversification des activités de la steppe, de même que la valorisation des eaux superficielles. En somme, seuls les vœux et la clémence du ciel peuvent atténuer la souffrance des éleveurs.

B. Henine