Haut Hantise des inondations,Le spectre de Bab El Oued

Haut Hantise des inondations,Le spectre de Bab El Oued

Au vieux quartier de Belcourt, l’effondrement d’une partie du plafond d’une maison a semé la panique et interpelle les élus locaux sur les dangers potentiels que courent les habitants du vieux bâti.

Les fortes chutes de pluie qui se abattues ces dernières 48 heures sur la capitale et le centre du pays n’ont pas été sans dégâts. Encore une fois, les intempéries ont mis à nu les assurances et les discours officiels des hauts responsables. Ces averses ont dévoilé que nos bâtisses fragilisées par le poids des années risquent de s’écrouler aux moindres chutes de pluie et les routes s’inonder.

A Belcourt, un des plus vieux quartiers d’Alger datant de l’époque coloniale, les risques d’effondrement sont potentiels. Les familles qui y vivent craignent la catastrophe, d’autant que leur relogement n’est qu’un faux espoir nourri par leurs responsables locaux. Au lieu-dit Musset, un immeuble vieux d’un siècle risque de s’effondrer comme un château de cartes. A l’intérieur de ce vieux bâti, les familles ont vécu l’horreur ces dernières 48 heures, compte tenu des fortes averses qui ont causé des dégâts à certaines habitations. «Comme vous le constater, une partie du plafond s’est écroulé à 3 heures du matin et, fort heureusement, n’a pas causé de blessures à mes enfants qui étaient couchés dans cette chambre. Plus de peur que de mal, mais croyez-moi qu’on était tous pris de panique. Ni les services de la Protection civile ni ceux de l’APC ne sont intervenus. Cependant, on a déposé une plainte auprès des services de la police», témoigne, dépitée, Soraya Gigri, qui habite depuis longtemps cet immeuble qui menace ruine.

Le cas de la famille Gigri, pour ne citer que celui-là, renseigne sur le laxisme des autorités locales qui, semble-t-il, ne sont point conscientes, encore moins inquiétées, par les risques omniprésents qui guettent les habitants du vieux bâti. «De promesse en promesse, notre relogement tarde à venir. Depuis des années, les habitants de Belcourt attendent leur relogement au même titre que les autres occupants des bidonvilles d’Alger qui, eux, ont été relogés», enchaîne-t-elle. Lors des fortes chutes de pluies, les routes d’Alger sont transformées en véritables flaques d’eau, rendant ainsi la circulation des plus difficiles sur plusieurs axes routiers. Des embouteillages et des bouchons ont été constatés sur plusieurs routes desservant Alger. À Ben Aknoun, la route menant vers l’Institut du journalisme était carrément inondée. Les avaloirs, souvent bouchés, sont en cause.

Le drainage des eaux pluviales fait également défaut. Notons par ailleurs que nos tentatives de joindre les services de la Protection civile n’ont pas abouti, renseignant ainsi sur le défaut de communication de ce corps qui est pourtant censé être aux services des citoyens et leur venir en aide. Il est utile de signaler que les pluies orageuses se poursuivront jusqu’à mercredi (aujourd’hui, ndlr) sur plusieurs wilayas du centre du pays. L’Office national de la météorologie prévoit, dans un bulletin météo spécial ( BMS) émis hier, que des pluies parfois sous forme d’averses orageuses continueront d’affecter mardi et mercredi plusieurs wilayas du centre du pays. Ce BMS valide jusqu’à aujourd’hui (9 heures) concerne les wilayas de Tipasa, Alger, Blida, Boumerdès et Tizi-Ouzou. Les cumuls estimés atteindront ou dépasseront localement 60 millimètres.

Par Yazid Madi