Quoi de mieux que des gâteaux traditionnels et orientaux pour une fête qui vient clôturer un ramadhan caniculaire ?
Ceux qui ont acheté des produits pour confectionner ces gourmandises ont cependant eu affaire à leur avant-goût amer, celui des prix tellement élevés…
Tradition oblige, les familles ne peuvent se passer de quelques variétés de gâteaux traditionnels, modernes ou orientaux pour la fête de l’Aïd El Fitr. Mauvaise tradition également oblige où les commerçants ne peuvent se passer de ce genre d’occasion pour «confectionner» de nouveaux prix pour leur marchandise au nom bien entendu du fameux refrain : «la loi de l’offre et de la demande». Ainsi, cette année, la facture des ingrédients est revue à la hausse par rapport à la même période de l’année dernière. Les amandes placent la barre très haut. Elles sont vendues à partir de 750 Da le kilo. Tandis que les émondées sont cédées de 800 à 900 Da. Les noix cédées selon la qualité de
1 200 à 1 500 Da.
1 200 Da les noisettes et plus de 2 000 DA le kilo les pistaches. Par ailleurs, l’augmentation la plus contestée cette année est celle des cacahouètes ayant atteint son paroxysme. Alors que l’année dernière cet ingrédient se vendait de 150 à 180 Da, son prix a pratiquement doublé. Moyennement, les cacahouètes sont vendues à plus de 300 Da. Dans certaines régions, l’importante demande des ménages en ces derniers jours du ramadhan a fait flamber son prix à 350 Da ! Un prix qui avoisine celui des amandes il y a quelques années alors qu’autrefois les cacahouètes étaient le dernier recours des ménages.
Ainsi, les femmes sont tenues d’en acquérir quel que soit le prix du moment qu’il s’agit d’un ingrédient indiscutable pour les gâteaux pour ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter les amandes. Rencontrée dans un magasin spécialisé dans la vente d’ingrédients pour gâteaux, une femme nous expliquera que «ce sont tous les ingrédients qui sont revus à la hausse. Le beurre, la noix de coco, cacao… Mais les cacahouètes ont particulièrement flambé parce que les commerçants savent bien qu’il s’agit de l’un des ingrédients indispensable dans la préparation des gâteaux traditionnels vu que les amandes, les pistaches et noisettes ne sont plus à la portée des petites et moyennes
bourses …». Une autre voix d’une vieille dame renchérit à propos de ce même ingrédient, qui décidemment fait parler de lui : «les cacahouètes autrefois se servaient seulement avec le thé à la menthe durant les soirées». En ce qui concerne le coût total des ingrédients, des femmes interrogées ont fait savoir que la confection de trois à quatre modèles revenait à pas moins de 6 000 DA. La confection de plus de variétés de gâteaux à base d’amandes peut avoisiner ou dépasser les 1 000 Da. C’est pourquoi bon nombre de ménages préfèrent passer commande; c’est le même coût avec moins de fatigue. «En ces temps de chaleur, et de coupures d’électricité, je préfère de ne pas confectionner mes gâteaux. Franchement je risque de ne pas les réussir et je ne veux pas de gaspillage ; j’ai fait ma commande et je crois ne pas avoir d’autre choix», raconte une femme qui faisait sa commande au niveau du magasin de gâteaux traditionnels et orientaux à Alger-Centre. Là encore, les recettes sont salées pour les ménagères. Les modèles sont vendus de 40 à 60 Da la pièce selon les variétés. Un petit calcul fait ressortir que l’achat de 20 gâteaux d’un seul modèle à 50 Da revient à 1 000 da. L’achat de cinq modèles du même prix sera payé à 5 000 Da. Quel que soit le prix, les gâteaux ont leur place indiscutable durant la fête de l’Aïd El fitr et malgré toutes les dépenses qui ont mis les Algériens à rude épreuve, la fête cette année est attendue avec impatience et ce sont ces gourmandises qui vont clôturer un mois de jeûne très éprouvant.
Par Yasmine Ayadi
