Hausse sensible des légumes secs

Hausse sensible des légumes secs
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Le plat de haricots sera cher, cet hiver

La bourse de la ménagère va en prendre un sacré coup, cette fois-ci encore, car, après le prix de la viande rouge inaccessible, ceux de la volaille et du poisson, qui restent encore au sommet, sans oublier l’éternelle fluctuation du marché des fruits et légumes, voici que l’aliment du pauvre, à savoir les légumes secs, est touché de plein fouet par la hausse des prix.

Le prix des haricots verts, par exemple, est passé

presque du simple au double puisqu’il affiche, en ce moment, le prix de 150 DA le kilo, chez les détaillants alors que, il n’y a pas si longtemps, il était cédé autour de 100 DA.

Idem pour les pois cassés et les lentilles, qui ont subi, eux aussi, une augmentation vertigineuse puisqu’ils flirtent avec les 150 DA le kilo, soit une différence de l’ordre de 30 % par rapport à il y a quelques semaines seulement.

C’est à peu près la même chose en ce qui concerne le pois chiche et le riz qui, eux aussi, ont vu leur augmentation se situer entre 20 et 40 DA. Le riz s’écoule entre 80 DA et 120 DA le kilo selon la qualité et ce, au moment où le pois chiche a dépassé la barre des 120 DA le kilo.

Cette augmentation, qui oscille autour de la marge des 20 % et 30 %, serait due aux retombées de la LFC 2009. Mais, les ménages n’arrivent pas se l’expliquer.

En effet, T. Abdelkader, 63 ans, retraité d’une compagnie nationale de transport, nous dira à ce propos : «En me présentant, comme chaque matin chez mon épicier, je fus surpris par cette hausse des prix des légumes secs. C’est vraiment trop !»

C’est la nourriture du pauvre que l’on a ainsi augmentée et rien d’autre. Déjà que l’on ne mange pas de viande et de temps à autre des légumes frais car chers. Les haricots et les lentilles, ainsi que le riz, constituent notre nourriture de base. Ce n’est pas avec ma modeste pension et encore trois enfants à ma charge que je peux m’en sortir. Comment vais-je faire ?»

Pour H. Mimouna, 48 ans, mère de 4 enfants et dont le mari est routier, elle fera cette déclaration : «C’est vraiment trop ! Comment allons-nous faire ? Mon époux est continuellement en déplacement sur les routes du pays car il est chauffeur de poids lourd chez un privé et, croyez-moi, avec ce qu’il perçoit comme émoluments, on arrive difficilement à boucler les fins de mois.

N’était-ce cette alimentation composée essentiellement de légumes secs, on ne s’en sortirait jamais et, avec ces augmentations, franchement on est dans l’embarras.»

Quant à R. Boughrara, 55 ans, fonctionnaire, il a un autre point de vue : «En ce qui me concerne, cette hausse était prévisible. Elle vient en compensation de l’augmentation du SMIG et c’est tout. D’ailleurs, chaque fois qu’il y a une petite augmentation de salaires, le prix des produits de large consommation connaît, tout de suite après, une hausse considérable.»

Enfin, A. Mohand, propriétaire d’une petite gargote à M’dina J’dida, fera cette remarque : «Avec cette augmentation qui est quand même sensible, il ne fait nul doute que nous allons être directement touchés, nous les restaurateurs, qui travaillons surtout avec les gens à faible revenu.

Un plat de haricots ou de lentilles, qui constitue le plat du pauvre, ne l’est, en fait, plus.

Même le «caren», fait à base de pois chiche, risque de connaître, malheureusement, le même sort.»

En attendant, les ménages doivent tenir leur mal en patience en essayant de trouver encore d’autres solutions de rechange pour que le plat, qu’ils offrent à leurs progénitures, soit le plus économique possible mais le plus nutritif en même temps. Et c’est bien là toute la difficulté.

BB Ahmed