Les prix des matériaux de construction enregistrent, depuis quelques jours à l’ouest du pays, une hausse vertigineuse chez les revendeurs et les détaillants du lieudit «El Hassi».
En effet, le sac de ciment de l’usine de « Zahana » culmine à 780 dinars, alors qu’il était cédé, il y a à peine quelques jours à 460 dinars seulement, nous confie un détaillant, celui de l’usine Lafarge est cédé, quant à lui, à 650 dinars alors qu’il était à 550 dinars et celui dit «solide» du même producteur est cédé à 750 dinars. A «Chtaibo», autre lieu incontournable de la revente des matériaux de construction à Oran, le rond à béton est cédé à 6700 dinars le quintal alors qu’il y a quelques jours seulement, il était à 5500 dinars.
Cependant, aucun des détaillants ou revendeurs n’a réellement d’explication rationnelle à une telle flambée des prix. Certains avancent une hausse subite au niveau des grossistes mais sans pour autant l’expliquer. Pour Djamel Fatnassi, ingénieur et promoteur immobilier : «Cette augmentation des prix du rond à béton et du ciment pour ne citer que ces deux produits est la conséquence directe de la décision prise par les pouvoirs publics de soumettre l’importation de certains produits à une autorisation préalable». Et d’ajouter : «Vu les lenteurs administratives et les carcans bureaucratiques, les délais de toute procédure d’importation se trouve allongé indéfiniment, en plus de la rareté du produit ou du moins sa disponibilité sur le marché sont autant de facteurs qui agissent sur les prix.» Pour finir, notre interlocuteur pointera du doigt «l’aspect spéculatif et le monopole de certains importateurs en l’absence de mécanismes de régulation. »
Pour Mahdjoub Aribi, patron de la société « Sotaribi » : « Cette hausse des prix nous la subissons depuis plusieurs jours déjà, bien avant l’entrée en application de la loi des Finances.» Notre interlocuteur parlera de la dévaluation de la monnaie nationale qui agit sur les matières premières, et même s’il y a la production nationale, celle-ci subit également d’une manière indirecte les effets néfastes de cette dévaluation. Et d’ajouter : « Mais en tant qu’acteur du BTP, les effets, nous les ressentons également dans les augmentations des budgets de fonctionnement de nos entreprises, tel que le gasoil qui enregistre un surcoût de 40% au moins, etc. »
Certains revendeurs laissent entendre que les prix du sac de ciment ordinaire connaîtront dans les tous prochains jours une hausse qui franchira sans aucun doute le seuil des 1000 dinars.