Après une légère baisse, le prix du poulet va-t-il grimper de nouveau ? C’est la question qui suscite à présent l’inquiétude des spécialistes de la filière avicole et notamment les éleveurs.
Depuis plus de quinze jours, les prix du poulet de chair ont nettement chuté pour passer de 320 DA à 230 DA le kilo. Même si elle a réjoui plus d’un, cette baisse est pourtant vue autrement par les éleveurs.
Ces derniers ont demandé hier, à ce que les productions soient sécurisées, notamment après les pertes considérables générées par la baisse du thermomètre en janvier et février derniers. Face à une production où le taux de mortalité a été entre 40% et 50%, les petits éleveurs, surtout ceux des zones isolées, ne savent plus à quel saint se vouer. «Cet élevage traditionnel représente 30% de l’élevage national», a fait savoir hier, un éleveur installé dans la périphérie d’Oran. Il ajoutera: «ces pertes sèches ont poussé certains à tourner le dos à cette activité».
En réalité, la situation de la filière avicole est inquiétante et le malaise de ces éleveurs est profond, de l’avis des membres de l’Association interprofessionnelle de la production animale. Les professionnels dénoncent la réduction des quotas de maïs et de soja importés, deux produits qui entrent dans l’alimentation avicole. Les aviculteurs n’en finissent pas de tirer la sonnette d’alarme dans l’espoir d’attirer l’intention des pouvoirs publics sur l’urgence de la situation.
En dépit des mesures instaurées dernièrement pour stabiliser le prix du poulet, les éleveurs restent sceptiques. «Rien ne garantit ou empêche une autre flambée des prix», disent-ils. Le poulet a coûté cher à Oran et les prix se sont envolés en l’espace de quelques jours en passant de 300 DA à 400 voire 450 DA le kilo de poulet de chair: de quoi donner le tournis au pauvre consommateur.
Pour éviter que d’autres pertes se reproduisent, de nombreux éleveurs installés dans les communes voisines d’Oran ont déclaré hier, leur incapacité à faire face à la hausse des coûts d’exploitation durant la période hivernale.
Au froid, s’est greffée également une autre pathologie qui est la bronchite infectieuse laquelle a décimée 20% de la production. Pour régler ces hausses subites du prix du poulet, les spécialistes ont recommandé la création d’un comité interprofessionnel qui travaillera en collaboration avec les services publics.
Au lieu de se contenter des quotas réduits de soja et de maïs importés, il est temps de se pencher sur la production nationale, une manière de réduire les coûts d’importation et de satisfaire les besoins exprimés.
B. Zine