La route algérienne tue encore et toujours. L’an 2011 a connu une nouvelle recrudescence de la violence routière qui a fauché 4.598 vies humaines.
Ce chiffre effarant a été annoncé, hier, sur les ondes de la Chaîne III par le commissaire principal et directeur de la sécurité publique à la DGSN, M. Ahmed Naït El-Hocine, qui relève une augmentation de 25% du nombre de tués, de 23% des accidents et de 7 % du nombre des blessés.
Dans les zones urbaines, qui relèvent des compétences de la sûreté nationale, 18.467 accidents ont été enregistrés en 2011 (+16 %) ayant fait 21.425 blessés et 767 tués.
Une petite comparaison de ces chiffres par rapport aux données de l’an 2010 fait ressortir une importante hausse du nombre de morts sur les routes en 2011 de l’ordre de 938 cas.

A l’origine de cette hécatombe, toujours le facteur humain qui, pour non-respect des règles de circulation routière, cause de nombreux accidents. Le directeur de la sécurité publique pointe du doigt l’accroissement du parc automobile national passé de 3 millions d’unités en 2006 à 5,5 millions de véhicules en 2011. L’infrastructure routière, souvent remise en cause n’est en fait incriminée que dans 2,5% des accidents survenus en zones urbaines, tout comme l’état des véhicules.
Le manque de professionnalisme des conducteurs des transports en commun est remis en cause par l’intervenant qui rappelle que le transport des voyageurs et des marchandises, essentiellement, par voie terrestre. Il indiquera, à ce titre, qu’un brevet professionnel sera délivré pour les transporteurs en commun et de poids lourd dans le cadre du décret fixant les règles de la circulation routière.
Le directeur de la sécurité publique salue, par ailleurs, les efforts menés en matière de prévention qui aurait aidé à atténuer un tant soit peu le nombre des sinistres routiers. L’accroissement du parc automobile aurait pu produire, de son avis, des records en matière de sinistralité, n’était les efforts déployés pour maintenir le taux à cette hauteur.
En matière de répression, M. Naït El-Hocine estime que le l’entrée en vigueur du permis à points en novembre prochain constituera une pièce maîtresse du dispositif législatif de lutte contre l’insécurité routière, étant donné, explique t-il, qu’il allie l’aspect éducatif et répressif. L’aspect éducatif sera, notamment pris en charge dans le cadre de la formation prévue à la charge des contrevenants afin d’inciter ces derniers à changer leur comportement sur la route, lesquelles formations permettent de récupérer la moitié du capital points fixé à 24.
Dans un aperçu sur les dispositions prévues dans le permis à points, le représentant de la DGSN explique que le conducteur perd 6 points en cas de manœuvres interdites, de changement de direction sans signalisation de non respect des priorités de passage ou autre infraction dangereuse causant des accidents. La perte de 8 points s’appliquera dans des cas de délits graves comme la conduite en état d’ivresse, l’excès de vitesse et le refus d’obtempérer. A souligner que même en cas de perte de point, la disposition de retrait temporaire du permis de conduire reste valable, tient à signaler le directeur de la sécurité publique.
Au-delà des ses dispositions répressives, le permis à points se veut, aussi, un outil de traçabilité des contrevenants récidivistes.
Hamida B.