La hausse des prix des produits de consommation en ce mois de ramadhan a fait réagir quelques partis politiques. Entre expectative, dénonciation et une certaine résignation, ils livrent leur lecture de cette flambée qui ruine les petits salaires.
Pour le porte-parole du FLN, Kassa Aïssi, il faut lutter sans merci contre le marché l’informel en mettant en place des mécanismes de contrôle et de régulation. « 40% de l’économie national et gérée par l’informel. Il est urgent de trouver une solution ou un plan bien défini pour mettre fin à ce phénomène qui s’accentue particulièrement durant les fêtes ou le mois de ramadhan », estime le responsable. Aussi, le FLN propose « d’imposer d’une main de fer » le système de paiement par chèque et la facturation de toute transaction commerciale.
Pour le parti d’Abdelaziz Belkhadem c’est une manière efficace pour asseoir la traçabilité dans le commerce et forcer le commerçant à s’adapter au chèque et l’établissement de la facture d’achat et de vente. Pour Kassa Aissi, l’Etat doit désormais sévir même si outre mer des ONG et autres organisations des droits de l’Homme guettent l’Algérie pour l’accuser encore une fois de non respect des droits de l’homme. « Quand l’Etat sévit c’est la hogra, et quand l’Etat laisse faire, c’est la déliquescence et l’anarchie. Comment faire ? », s’interroge-t-il tout en observant que nos marchés sont désormais sur les trottoirs et non dans des structures dignes de ce nom. « Nous avons déjà dit que si l’Etat perd la gestion des trottoirs c’est qu’il se perd », prévient M. Aïssi.
Pour sa part, Mouloud Chorfi, porte-parole du RND, estime que les militants des partis politiques sont aussi des citoyens et subissent le même traitement que le citoyen. « Nous allons faire des courses dans les marché et nous trouvons aussi que les prix sont chers. Malgré tous les moyens mis par l’Etat pour réguler le marché, les spéculateurs sévissent toujours », note-t-il. Pour endiguer ce renchérissement, M. Chorfi en appelle à la sensibilisation et à une réaction plus affirmée des imams dans les mosquées « car ils ont aussi un pouvoir sur le commerçant », estime-t-il.
Pour Abderrahmane Saïdi, président du Majless Echoura du MSP, la flambée des prix à une cause : l’absence d’abord, de la conscience chez les citoyens puis, chez l’Etat. Mais si M. Saïdi trouve quelques justifications au comportement du citoyen « effrayé beaucoup plus par la cherté de la vie qu’autre chose », il se dit sans pitié pour les spéculateurs qui gèrent et qui règnent impunément sur le secteur du commerce.
« Ce sont des terroristes ils ne méritent aucune pitié », estime-t-il qui s’interroge sur l’absence des contrôleurs des prix. « Nous avons interdit à tout commerçant de changer d’activité pendant le mois de ramadhan et je vois des centaines à Blida où j’habite qui l’ont bel et bien fait. Alors à qui la faute ? Qui gère qui et quoi ? » s’interroge-t-il.
Mokhtar Kedada