Une énième hausse des prix et pour les citoyens, c’est une énième agression. En Oranie, les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer devant les prix exorbitants des produits de large consommation. Ils appellent aujourd’hui le premier ministre, Abdelmalek Sellal, à la rescousse, pour mettre fin aux agissements des spéculateurs.
Les prix des légumes ont repris la tangente depuis le dernier pic du ramadhan et de l’Aïd. Au moment où la pomme de terre “importée” du Maroc est cédée à 50 dinars le kilogramme, celle produite en Algérie, de très mauvaise qualité, est affichée à au moins 70 dinars.
La tomate, “bonne à jeter”, est cédée à 70 dinars, les carottes entre 70 et 80 dinars alors que le prix de l’oignon est monté à 60 dinars le kilo.
Pire encore, le sachet de lait pasteurisé, subventionné par l’Etat, est proposé à certains endroits à 30 dinars au lieu de 25 dinars comme fixé par les pouvoirs publics. Le pain aussi est subventionné par l’Etat, mais le prix fixé n’est pas respecté et en Oranie, on s’offre une baguette ordinaire à 10 au lieu de 7,50 dinars.
Que dire alors de la volaille qui qui a atteint le summum malgré des mesures fiscales prise par les pouvoirs publics. Le prix du poulet a dépassé les 400 dinars le kilo, alors que les œufs sont cédés jusqu’à 15 dinars l’unité, au grand dam des consommateurs aux petites bourses qui privilégient ces produits, à la place d’une viande rouge devenue inaccessible.
Le silence des pouvoirs publics, notamment le secteur du commerce, reste incompréhensible aux yeux de la population qui subit l’attitude criminelle de spéculateurs-commerçants agissant en violation des lois de la République. Le consommateur est devenu l’otage d’une mafia “légalisée” par le mutisme des institutions de l’Etat.
Lors de ses visites dans la région, le ministre du commerce, maintes fois interpellé par les journalistes, a toujours évoqué la loi de l’offre et de la demande. Pourtant, cette explication reste discutable aux yeux de citoyens qui entend souvent parler de mesures gouvernementales visant à réguler les prix.
Il faut dire que les citoyens ont une petite part de responsabilité dans cette situation dans la mesure où ils n’écoutent pas les appels des associations de défense des consommateurs, notamment à boycotter les produits inexplicablement trop chers. L’absence d’organisation dans la société et le manque d’une présence réelle de ces associations, sont pour beaucoup dans cette démobilisation citoyenne.