Hausse des prix du sucre et de l’huile,L’APN mène l’enquête

Hausse des prix du sucre et de l’huile,L’APN mène l’enquête
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La commission d’enquête parlementaire sur la hausse et la pénurie de certains produits de première nécessité est à pied d’œuvre. Installée au tout début du mois en cours, elle a entamé ses travaux quelques jours après et ses membres semblent privilégier la discrétion pour mener à bien leur mission, celle de faire toute la lumière sur les événements du début du mois de janvier dernier. Des ministres et de très hauts responsables doivent passer devant cette commission. Certains ministres ont déjà été soumis à cet exercice.

Ainsi donc et dans ce cadre, le ministre des Transports, Amar Tou, a été auditionné dans la matinée d’hier alors que le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, l’a été dans l’après midi. Ces auditions se poursuivront aujourd’hui avec deux hauts cadres dirigeant des secteurs sensibles, en l’occurrence les directeurs généraux des Douanes algériennes et des impôts. Cette deuxième série d’auditions prendra fin demain mardi où deux ministres sont en effet attendus, Abdelhamid Temmar, ministre de la Prospective et des Statistiques et de Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement. A la lecture de ces noms, d’aucuns s’interrogent, à juste titre d’ailleurs, sur les motivations de la commission à vouloir auditionner des responsables qui, à première vue, n’ont absolument rien à voir dans cette question de la hausse vertigineuse des prix, qui a été, pour rappel, à l’origine des émeutes du début du mois de janvier dernier. La hausse sans précèdent du prix du sucre et de l’huile de table a poussé une partie de la population, notamment la frange juvénile, à sortir manifester dans la rue pour dire toute leur désapprobation de ces hausses injustifiées.

Des morts et des blessés ont été enregistrés au cours de ces trois jours de protesta. Apparemment, la commission veut avoir une idée exhaustive de tout ce qui touche le circuit commercial du pays. Cette procession de hauts responsables a, en vérité, commencé quelques jours seulement après l’installation de la commission d’enquête. En effet, après avoir élaboré son règlement intérieur, la commission a entamé ses travaux par la convocation, le 9 mai denier, du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa, lequel a été suivi deux jours après par le ministre des Finances, Karim Djoudi. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a été le troisième ministre auditionné par cette commission que préside le député du FLN, Kamal Rezgui. Benbabda a dû présenter aux membres de la commission un rapport détaillé sur les circonstances exactes de ces hausses des prix de ces deux produits de première nécessité. Selon des sources proches de la commission, le ministre du Commerce a surtout été apostrophé sur les vraies raisons à l’origine de ces hausses des prix. Mustapha Benbada a dû expliquer aux membres de la commission les mesures mises en vigueur par le gouvernement en vue de remédier à cette fâcheuse situation et atténuer un tant soit peu les dysfonctionnements, nombreux il faut le dire, du circuit national du commerce.

Comme il s’est expliqué, selon le communiqué rendu public, sur les besoins nationaux en matière de produits de première nécessité, sur les quantités importées et sur les capacités de stockage. Selon nos sources, des membres de la commission ont relevé, avec une grande inquiétude, la puissance des barons du marché informel qui sont les véritables maîtres du circuit commercial national. Par voie de conséquence, ils ont relevé la faiblesse des moyens dont disposent les agents de l’Etat pour faire respecter la législation en la matière. Cela dit, les membres de la commission ne vont pas rester uniquement dans leur tour d’ivoire en auditionnant des responsables puisque, en vue de s’imprégner des réalités, des sorties sur le terrain sont au programme. A ce titre, elle rencontrera, dans le but de déterminer les tenants et aboutissants de cette crise, tous les acteurs du secteur, à savoir les importateurs, les producteurs, les distributeurs et les commerçants de gros et de détail.

Il est utile de rappeler que cette commission, qui n’a pas reçu l’aval de quelques formations politiques dont le Parti des travailleurs et Enahda, a été proposée par 35 députés affiliés notamment au FLN, d’où les doutes des députés de l’opposition quant à la capacité de cette commission d’enquête parlementaire d’aller jusqu’au bout de son travail pour faire toute la lumière sur cette grave crise qui a secoué le pays au début de l’année 2011.

Par : Kamal Hamed