Nouvelle hausse des prix sur le marché. Le citoyen algérien est confronté, une nouvelle fois, à une autre augmentation des prix qui concerne, cette fois-ci, les légumes secs. Les prix affichés par les commerçants grossistes et détaillants sont supérieurs à ceux appliqués avant le mois de ramadhan.
Une différence qui a atteint 50 dinars et même plus pour certains produits dont la demande est assez importante. Le cas le plus édifiant est celui des lentilles dont le kilogramme est cédé chez les grossistes et les supérettes à 140 dinars alors qu’il atteint 160 dinars chez les détaillants.
Cette hausse n’a pas épargné les autres produits. Le prix du riz se situe entre 90 et 130 dinars, celui des pois chiches entre 130 et 155 dinars, les haricots sont cédés entre 120 et 135 dinars. Devant cet état de faits, les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer et ne comprennent pas ces hausses répétées qui sont le résultat de la spéculation.
Cette hausse trouve son origine dans la pénurie de ces denrées sur le marché local, provoquée par les dernières dispositions de la loi de finances complémentaire ayant exigé le crédit documentaire pour toutes les opérations de commerce extérieur. Les importateurs affirment qu’aucun contrat n’a été signé depuis l’entrée en vigueur de la LFC 2009, c’est-à-dire le premier août passé. Ils affirment que le marché local est mal approvisionné depuis quelques semaines mais que cette situation n’est pas la principale cause de cette hausse.
«Ce sont des produits qu’on importe en grandes quantités. La moyenne est de l’ordre de 80 tonnes par semestre par produit. Depuis début août, les opérations d’importation ont nettement diminué à cause de la nouvelle réglementation. L’importateur est tenu de payer la marchandise au moment où il fait sa commande à travers la banque.
Une situation qui a contraint l’importateur à diminuer les quantités importées de chaque produit pour pouvoir verser la différence en argent dans un autre produit afin de ramener plusieurs produits», nous a expliqué un importateur. «On ne peut pas mettre tout l’argent dont on dispose dans un seul dossier, il faut verser un montant consistant pour importer plusieurs produits au cours d’une même opération», a-t-il ajouté.
Pas de nouveaux contrats
Cet importateur affirme que la majorité des opérateurs activant dans le commerce extérieur n’ont pas encore signé de nouveaux contrats depuis l’arrivée de ces nouvelles mesures. «Nous sommes en train de régler les contrats antérieurs et de tenter d’embarquer notre marchandise commandée avant le 4 août passé. Autrement, les nouveaux contrats ne sont toujours pas conclus avec les fournisseurs», a-t-il ajouté.
Notre interlocuteur dira que le prix des légumes secs a connu une légère augmentation sur le marché mondial mais il ne peut pas être répercuté immédiatement sur le marché national non approvisionné. En relevant la complication des procédures administratives «contraignantes au niveau des banques», les importateurs expliquent qu’ils doivent, selon la nouvelle procédure, «verser une partie à hauteur de 20% et finaliser les 80% restants à la réception de la marchandise».
«La banque ne contribue qu’avec l’engagement et la garantie de payer en cas de défaillance de la part de l’importateur», a-t-il ajouté. L’importateur, selon les nouvelles dispositions, ne peut avoir sa domiciliation qu’avec la présentation d’un dossier complet où figure, entres autres, les bilans fiscaux des trois dernières années. «Tous les importateurs qui ont fait des commandes sans avoir la domiciliation bancaire sont tenus de rendre cette marchandise», a-t-il indiqué.