Pommes de terre à 60 Da, tomates à 140 Da, carottes à 60 da, navets à 70 Da… et les fruits sont tout simplement hors de portée des petites et même des moyennes bourses. Décidemment, toutes les conditions sont réunies pour que la table de l’Algérien soit excessivement chère. En dépit que les marchés de gros affichent des prix plus au moins raisonnables, sur les étales des détaillants les prix sont quasiment inabordables.
Et les différences sont de taille : 50%, 100%, voire plus. En guise d’exemple, la pomme de terre qui s’affiche à 60 da, parfois à 70 Da, est cédée à uniquement 20 Da dans les marchés de gros. Les causes ? Elles sont multiples. Selon, M. Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), l’une des causes de ces différences c’est que les détaillants payent trop cher les transports. » Au lieu qu’ils (les détaillants, ndlr) se ravitaillent une seule fois dans la journée aux moindres frais, ils sont contraints de faire la navette entre leurs commerces et les marchés de gros. Cela fait que les prix de revient de soient considérablement augmentés « , dit-il. L’autre raison -c’est ce que diront tous les détaillants des fruits et légumes- est que les prix de la location des locaux commerciaux, étroits soient-ils, soient excessivement élevés, notamment dans les grandes villes. Fruits d’une spéculation à grande échelle, la cherté de la location a fait que les commerçants de détails n’aient d’autres choix que de » jouer » sur les prix. » Ce qui se louait à 3 000 Da il y a quelques années, se loue aujourd’hui à pas moins de 20 000 Da « , regrette M. Boulenouar. Mais la cause principale demeure l’absence d’un réseau de distribution fiable. Le fait qu’il n’y ait pas assez de marchés pénalisent et le citoyen et les commerçants. Notons que le programme quinquennal 2010/2014 prévoit quelques 30 marchés de gros, 800 marchés de détail et 1 000 autres de proximité. Où en est le projet à quelque mois de la fin du quinquennat ? » A pas plus de 20% « , selon M. Boulenouar qui assure qu’il y a des communes qui n’ont pas encore localisé d’assiettes foncières pour les prétendus marchés de proximité et de détail. A se fier à l’état d’avancement -uniquement 20%- les autorités sont bien loin de la réalisation d’un tel réseau de distribution pourtant prometteur. Notons enfin que le déficit de la production, qui est de l’ordre de 30%, n’est pas, lui aussi, innocent dans la flambée des fruits et légumes. A la lumière de toutes ces données, l’on peut dire, sans risque de se tromper, que les fruits et légumes continueront à afficher des prix pas toujours inabordables au grand dam des citoyens.
Par Hamid Fekhart