Hausse des prix à l’approche du ramadan, Une opération préméditée ?

Hausse des prix à l’approche du ramadan, Une opération préméditée ?

La flambée des prix ne s’est pas fait attendre.

A plus de quinze jours du ramadan, viandes rouge et blanche, poisson, légumes et fruits connaissent déjà une augmentation fort inquiétante pour le budget des ménages. Qu’en sera-t-il donc à la veille du mois sacré et surtout durant la première semaine ?

A l’approche du mois sacré, les prix des viandes et poissons flambent de nouveau. «Une opération préméditée», disent les consommateurs devant l’absence des opérations de contrôle de la qualité et des prix et la débandade qui règne en maître sur le marché.

Ainsi le prix de la viande d’agneau est passé à plus de 1 400 DA le kilo et celui du bœuf à 1 250 DA. Tandis que le prix du poisson, comme nous l’avons constaté, est imposé par ses distributeurs et varie donc d’un marché à un autre. A l’exemple de la sardine qui est cédée, dans certains marchés de la capitale, à 400 DA et dans d’autres, tel celui de Bachdjarah, à 500 DA. La viande blanche considérée comme le produit de luxe des petites bourses, n’est également pas à la portée de tous les ménages puisqu’elle atteint 800 DA le kilo, rejoignant ainsi le camp de la viande rouge.

«Les spéculateurs se frottent déjà les mains puisque personne ne peut les empêcher de dépouiller le citoyen», explique un spécialiste de l’agroalimentaire. A voir les prix pratiqués par les bouchers-volaillers, «le citoyen ne peut que se rabattre sur le surgelé», nous précise-t-il. A Magtaâ Kheira, dans la commune de Douaouda, le kilo de dinde est cédé à 650 DA.

«C’est le moins cher du marché car ici, la plupart des vendeurs sont aussi éleveurs», explique Salah, qui tient un étal au marché de volaille de Magtaâ Kheira. «Les tranches d’escalope sont à 650 DA, la cuisse à 360 DA et la carcasse à 270 DA», précise notre interlocuteur qui ajoute : «Il y a cinq jours, le prix du kilo d’escalope était à 480 DA, cette montée en flèche est due au manque de marchandise, la dinde se fait rare, selon nos fournisseurs, d’où la spéculation sur ce produit.». Quant au poulet, ce dernier a connu aussi une flambée, imitant le cours de la dinde. Le prix de cette viande varie selon les quartiers entre 300 et 320 DA le kilo. La viande blanche connaîtra, selon plusieurs marchands de volaille, une hausse plus importante encore à la veille du ramadan. «Les prix vont encore augmenter dès le premier jour de ramadan.». Par ailleurs, selon des prévisions établies par l’Union générale des commerçants et des artisans algériens, les viandes rouges et blanches, particulièrement prisées durant le mois sacré, vont «inéluctablement» connaître une hausse substantielle des prix. Selon les estimations du porte-parole de cette union syndicale, Hadj Tahar Boulenouar, contacté hier par nos soins, «le prix d’un kilogramme de viande rouge augmentera encore de 5 à 10% dès le début du mois sacré. Cette hausse risque de se poursuivre tout au long des dix premiers jours de carême».

Pour l’UGCAA, le comportement du consommateur pourrait inverser la tendance. «Si ce dernier réduit ses achats en viandes rouges au début du ramadan, les prix vont assurément baisser.»

Pour combler le vide laissé par l’administration en charge de contrôler et réguler le marché, la Fédération nationale des consommateurs algériens a décidé de rééditer son initiative de l’année dernière, visant à faire baisser les prix des produits, dont les viandes, très prisés durant ramadan. Cette initiative consiste en le boycott de cette denrée durant la première semaine de ce mois de jeûne. Une action qui, si elle était suivie, ferait baisser les prix. Le plus difficile reste de convaincre le consommateur à suivre un tel mot d’ordre auquel il n’est nullement habitué.

R.K