Le Conseil international des céréales (CIC) prévoit une légère baisse de la facture d’importation des céréales de l’Algérie en 2012. Selon un rapport du CIC, l’Algérie devrait importer 8,1 millions de tonnes contre 8,2 millions de tonnes en 2011. La facture des importations de blé a plus que doublé depuis le début de l’année. De 664 millions de dollars au premier semestre 2010 elle est passé à 1,51 milliard de dollars à la même période de 2011.
Les importations ont augmenté pour atteindre près de 4 millions de tonnes durant la période de référence contre 3 millions de tonnes en 2010, soit une augmentation de plus d’un million de tonnes.
Dans son dernier rapport sur le marché mondial des céréales le CIC prévoit une hausse de la production en matière de céréales en 2012. Le rapport explique que du fait de stocks d’ouverture plus volumineux que prévu et des révisions à la hausse apportées aux prévisions de récolte de blé et de maïs, la balance céréalière mondiale s’est quelque peu détendue au cours du mois dernier, bien qu’on s’attende à ce que les stocks de clôture reculent pour la deuxième année consécutive. Les prévisions de production sont relevées de 13 millions de tonnes, à un record de 1.819 millions (1.750 millions), suite aux estimations accrues de récolte de blé formulées pour le Kazakhstan et l’UE, et de récolte de maïs pour la Chine, l’UE, l’Ukraine et l’Amérique du Sud. Les superficies mondiales sous céréales devraient
augmenter de 1,7 %, pour revenir à leur niveau de 2009 après un redressement observé en Russie suite à la sécheresse de l’an dernier. La production de maïs devrait grimper à 855 millions de tonnes (826 millions), son plus haut niveau jamais enregistré, alors que la production de blé est estimée à un quasi-record de 684 millions de tonnes (651 millions). Les récoltes d’orge et d’avoine devraient aussi augmenter, principalement du fait d’un redressement en Russie, mais la production de sorgho va chuter. Les corrections à la hausse des chiffres de production sont, dans une large mesure, absorbées par un accroissement des prévisions de consommation, notamment pour la Chine.
L’utilisation dans l’alimentation animale devrait maintenant augmenter de 3 %, à 769 millions de tonnes, 5 millions de plus que les projections antérieures, dont 488 millions de tonnes de maïs et 124 millions de tonnes de blé.
Comme la hausse des prévisions de consommation de céréales est inférieure à celle de la production, les stocks mondiaux à la fin de 2011/12 sont placés plus haut qu’avant. En outre, les stocks d’ouverture sont aussi révisés à la hausse, notamment aux Etats-Unis et en Russie, ce qui redresse encore les prévisions de fin de campagne, qui se relèvent de 15 millions de tonnes, pour s’établir à 360 millions. Toutefois, le total fait tout de même 8 millions de moins que le niveau de l’année précédente, et la consommation mondiale devrait tout de même dépasser la production. Les stocks de clôture de blé devraient atteindre leur plus haut niveau depuis 2001/02, mais on mise sur de nouveaux replis pour le maïs et l’orge. Les échanges de céréales sont relevés de 6 millions et grimpent à 250 millions de tonnes (243 millions), identique au record de 2008/09. Les prévisions d’importations ont été relevées pour le blé en particulier, avec des offres à des prix compétitifs en provenance de la Russie et d’autres pays du bassin Mer Noire qui semblent générer une demande supplémentaire.
Concernant le blé, le rapport fait état de la hausse de la consommation mondiale plus rapide que la normale en 2011/12, la deuxième plus grosse moisson jamais enregistrée devrait garantir des disponibilités abondantes, dopant les stocks de report à leur plus haut niveau en une décennie. Les estimations mondiales de production enflent de 5 millions, à 684 millions de tonnes (651 millions), suite à des révisions à la hausse pour l’UE, le Kazakhstan et l’Australie. Alors que les prévisions d’utilisation dans l’alimentation humaine sont relevées par rapport au mois dernier, on constate des réductions pour l’alimentation animale et les usages industriels. Toutefois, ces deux secteurs, selon le rapport, devraient tout de même afficher une hausse sensible et la croissance du total de la consommation cette année devrait faire environ le double de la moyenne sur dix ans. Néanmoins, les stocks de report mondiaux devraient dépasser 200 millions de tonnes pour la première fois depuis 2001/02 et se redresser également chez les huit principaux exportateurs. La fermeté de la demande de blé fourrager et de blé de meunerie issu du bassin Mer Noire, en quantité abondante et à des prix compétitifs, contribue à une révision à la hausse des projections d’échanges de blé ; à plus de 132 millions de tonnes, ce résultat s’inscrira en deuxième position, derrière le record de 2008/09.
Les exportations de la Mer Noire, notamment depuis la Russie, se sont emparées d’une bonne partie de la demande au cours de la première partie de la campagne. Il se peut que ce pays introduise finalement des mesures pour juguler les expéditions au-delà d’un certain niveau, mais elles devraient tout de même établir de nouveaux records. Les exportations par l’Ukraine devraient s’accélérer suite à la récente suppression des taxes douanières. Concernant le maïs, les perspectives de production mondiale se sont bonifiées durant le mois écoulé, et les récoltes sont estimées atteindre un niveau record ou en être proches chez beaucoup de grands producteurs. Le total de la production est estimé à 855 millions de tonnes en 2011/12, en hausse de 3,5 % par rapport à la grosse récolte de l’année précédente.
Les meilleures disponibilités devraient encourager une hausse de l’alimentation animale dans certains pays, et les prévisions formulées pour la Chine et l’UE en particulier, sont révisées à la hausse. Si la demande à l’affouragement dans les pays en développement va sans doute rester ferme, la vive concurrence des blés de qualité inférieure pourrait plafonner l’utilisation globale. La demande industrielle va sans doute augmenter à une cadence beaucoup plus lente, avec une utilisation par les producteurs d’éthanol à base de maïs aux Etats-Unis et dans l’UE qui devrait légèrement régresser par rapport à l’an dernier. Les stocks de clôture devraient diminuer à leur plus bas niveau en cinq ans, mais les projections de ce mois-ci sont supérieures à celles du mois dernier, principalement du fait d’une révision à la hausse des données de stocks officielles aux Etats-Unis. Les échanges durant l’exercice prenant fin en juin 2012 devraient être plus ou moins stables, des hausses formulées pour la Chine, le Mexique et l’Afrique du Nord étant compensées par une forte réduction des besoins d’importations de l’UE.
Par : Tassaâdite Lefkir