Les prix de beaucoup de produits de large consommation sont en hausse sur le marché algérien. Avec des augmentations qui oscillent entre 15 et 20%, l’année 2011 promet un quotidien pénible à des millions d’Algériens.
Le constat ne concerne pas uniquement les fruits et légumes dont la flambée des prix est «institutionnalisée». Les Algériens, au pouvoir d’achat si faible, sont ainsi appelés à payer cher, trop cher, des produits de première nécessité. La hausse semble visiblement se généraliser pour atteindre tous les produits. Les prix des huiles et du sucre annoncent une année 2011 asphyxiante pour le citoyen algérien.
«Le bidon de 5 litres d’huile de table que j’achetais à 630 dinars est passé à 740,5 DA. Le kilo du sucre que j’achetais à 93 DA est proposé à 112 DA», explique Lyes, gérant d’une superette à Alger-Centre. Cette situation le met dans l’embarras vis-à-vis de ses clients.
«A l’heure actuelle, je ne me suis pas approvisionné en ces produits. Je ne sais pas quelle serait la réaction de l’acheteur. Je préfère lui dire qu’il n’y en a pas que de delui annoncer un prix inabordable pour un produit essentiel», dit-il. Chez les détaillants, les consommateurs ne pourront pas avoir un bidon d’huile de table de 5 litres à moins de 850 dinars. Le sucre atteindra 140 dinars le kilo. Autres produits touchés par l’augmentation : les dérivés du lait. Une unité de yaourt qu’on vendait à 12 DA est passée à 14 et parfois 15 DA.
Cette hausse est manifestement la cause directe de la crise que connaît depuis plusieurs mois le marché du lait aux quatre coins du pays. Les mesures prises par le ministère de l’Agriculture pour endiguer la crise se sont avérées sans impact. C’est la raison qui semble avoir dicté à la tutelle un changement à la tête de l’Office national interprofessionnel du lait (Onil). En procédant à la nomination d’un nouveau directeur général, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural espère repérer «les dysfonctionnements» marquant la filière.
Les commerçants, grossistes et détaillants, prédisent aussi des hausses conséquentes des prix d’autres produits dans les jours et semaines à venir. Cette augmentation touchera principalement, selon les témoignages d’opérateurs, le café. D’autres produits sont d’ores et déjà en situation de pénurie comme c’est le cas de la farine. Une pénurie qui ne manquera pas de se répercuter sur le prix du pain, subventionné par l’Etat.
La hausse des matières premières agricoles est expliquée par la tendance haussière que connaît le marché international dans le sens où les produits concernés sont importés. Face à une hausse des prix porteuse de dangers sur les plans économique et social, les opérateurs attendent des mesures de la part du gouvernement. Des opérateurs de l’industrie agroalimentaire proposent la défiscalisation des produits alimentaires de première nécessité afin d’éviter le prolongement de la flambée des prix.