Hausse anarchique des prix, L’état va sévir

Hausse anarchique des prix, L’état va sévir

Outre l’amendement de la loi sur la concurrence visant à protéger le pouvoir d’achat des citoyens, le ministère du Commerce compte également installer un Laboratoire national d’essais pour veiller au respect des normes de qualité.

Trop c’est trop ! Si la libéralisation des prix par l’État a même permis de créer une sorte de concurrence entre commerçants sur certains produits engendrant une baisse de leurs prix, il n’en est pas de même pour les prix des produits de large consommation.

L’insuffisance de la production nationale d’une part et la défaillance de la chaîne de distribution d’autre part sont les principaux facteurs derrière cette constante flambée des prix.

Après la proposition du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa de créer des marchés de proximité des fruits et légumes pour barrer la route aux spéculateurs de tous bords, c’est au tour de son homologue du Commerce, El Hachemi Djaâboub de lancer une initiative visant «à protéger le pouvoir d’achat du citoyen».

Intervenant jeudi à Sétif au cours d’une rencontre régionale regroupant les représentants des Chambres de commerce de 17 wilayas de l’Est et les opérateurs économiques de la région, le ministre du Commerce a lancé, dans le cadre de l’amendement de la loi sur la concurrence, un appel aux représentants des commerçants et agriculteurs de contribuer à la réussite de ce projet.

Le phénomène de la flambée des prix des produits de première nécessité a montré l’inefficacité des mécanismes de régulation du marché ce qui a amené le gouvernement à revoir sa stratégie pour protéger le citoyen des pratiques des commerçants véreux.

À travers cette mesure, le gouvernement, par le biais du ministère du Commerce semble vouloir, prendre le problème à bras le corps. Selon El Hachemi Djaaâboub, cette mesure permettra à l’État de «plafonner les prix et de fixer des marges bénéficiaires en vue de lutter contre les augmentations de prix injustifiées et les hausses débridées».

Le Conseil national économique et social (CNES) a indiqué, lors de la présentation du son rapport de 2008 que la situation sociale a été marquée par une plus grande «présence de l’État régulateur en faveur de l’amélioration des conditions de vie de la population» El Hachemi Djaâboub a souligné que d’autres mesures doivent militer en faveur de la protection du pouvoir d’achat des consommateurs, parallèlement à la subvention de produits tels que la farine, le lait et le pain qui ont atteint cette année, 1,5 milliard de dollars.

Un montant qui a enregistré une baisse de 25 % à la faveur d’une hausse de la production nationale de céréales, a-t-il également souligné avant d’appeler les associations de défense des consommateurs à se regrouper en fédération car, a-t-il dit, «elles (les associations) ne doivent pas limiter leurs actions aux seuls produits alimentaires, mais à étendre leurs activités à toutes les activités commerciales et de services».

Le ministre du Commerce a également affirmé que l’importation des produits contrefaits sera «combattue de manière effective», en commençant, en priorité, par la pièce détachée dont l’entrée sur le territoire national est «soumise obligatoirement au visa de la maison-mère».

El Hachemi Djaâboub, annonçant dans ce contexte la création prochaine d’un «Laboratoire national d’essais» qui sera implanté à Sidi Abdallah.

Il a en outre, estimé que l’adhésion des opérateurs aux Chambres de commerce et d’industrie, devient «une nécessité impérieuse », afin de permettre «une meilleure visibilité » du monde des affaires et pour prendre en charge de façon efficiente les préoccupations concrètes des acteurs économiques.

Hacène Naït Amara