Hassi Messaoud,La nouvelle ville jaillira du sable dans 96 mois

Hassi Messaoud,La nouvelle ville jaillira du sable dans 96 mois

Le gouvernement s’est donné comme objectif de mettre fin aux villes dortoirs

Les travaux de sa réalisation seront officiellement lancés cet après-midi par Amara Benyounès et Youcef Yousfi.

Enfin! La nouvelle ville de Hassi Messaoud voit le bout du tunnel. Les travaux de sa réalisation seront officiellement lancés cet après-midi par Amara Benyounès et Youcef Yousfi, respectivement ministres de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville et de l’Energie et des Mines. Ces derniers seront aujourd’hui à 14 h dans cette ville pétrolière pour une visite de travail qui aura comme principal objectif le lancement de cette «oasis» urbaine au milieu du désert. Initiée, il y a plus de cinq ans, cette nouvelle ville à de quoi faire rêver avec son aspect, à la fois fonctionnel, moderne, respectueux de l’environnement puisque développant différentes formes d’énergies renouvelables, mais surtout le fait que cette modernité soit inspirée du cachet architectural des régions du Sud. Elle devrait voir le jour dans 96 mois et se veut comme un modèle de modernité et de fonctionnalité. Le gouvernement qui s’est donné comme objectif de mettre fin aux villes dortoirs, notamment après les désastres de Ali Mendjeli et Sidi Abdellah, veut faire de cette ville nouvelle de Hassi Messaoud l’exemple pour lequel il devra s’appuyer dans la construction des futurs pôles urbains. Ce mégaprojet qui sera appelé à accueillir une population de 80 000 habitants, est un modèle en termes d’aménagement urbain.

Il englobera un périmètre d’urbanisation, un périmètre d’extension future de l’urbanisme, une zone verte, et une zone d’activités logistiques (ZAL). La structure et typologie de la nouvelle ville font ressortir quatre quartiers d’habitation de 20.000 habitants chacun (soit un total de 80.000), avec leurs structures d’accompagnement administratives, commerciales, de loisirs et socioculturelles, gravitant autour d’un noyau central (centre-ville) regroupant la grande mosquée, la grande esplanade, des activités d’affaires, un grand parc avec structures de loisirs, de commerces et de tourisme, ainsi que les principales institutions publiques. Elle sera localisée dans la zone d’Oued El Maraâ, à équidistance d’environ 80 km entre l’actuelle Hassi Messaoud et les villes de Touggourt et Ouargla, et couvrira une superficie globale de 4483 ha.

La future ville nouvelle devra également constituer un pôle énergétique où seront établis les sièges des entreprises du secteur opérant dans la région. Pour ce faire, l’Etat lui a consacré une enveloppe de 6 milliards de dollars. Cette grosse somme fait que cette ville a été sujette à des polémiques alors qu’elle était encore dans un état embryonnaire. Le projet a été, à un moment donné, mis aux oubliettes et retardé à cause de l’attribution du marché.

Le projet d’étude, d’exécution et de suivi des travaux de construction de la nouvelle ville en question a été attribué, en novembre 2008, au groupe canadien d’ingénierie SNC Lavalin pour environ 508 millions de dollars. Mais des irrégularités dans l’attribution de ce contrat ont fait qu’il soit annulé par les pouvoirs publics. L’appel d’offres a été relancé et remporté une fois encore en juillet 2009 par SNC Lavalin pour un montant inférieur au premier contrat de près de 7 milliards de dinars. Malgré cette seconde attribution, le contrat sera définitivement retiré, un an plus tard, en juin 2010, par le gouvernement à la firme canadienne.

Les raisons de cette annulation n’ont jamais été clairement expliquées. On parle d’irrégularités du cahier des charges et les prix anormalement injustifiés. Mais pour les observateurs, cette annulation était intimement liée à l’affaire Sonatrach et ses scandales de corruption. Dans un câble diplomatique, l’ambassadeur des Etats-Unis, alors en poste à Alger, David Pearce, rapporte des propos indiquant qu’afin d’obtenir le contrat de la nouvelle ville, SNC Lavalin pourrait avoir soumis une offre gonflée, pour ensuite rétribuer des initiés de Sonatrach. SNC Lavalin se défend et explique qu’il s’agissait plutôt d’une suspension «due à des changements dans la gestion chez le client et à une révision de ses processus». Ce qui s’averra plus tard complètement infondé, puisque la firme canadienne est définitivement écartée de ce projet qui sera confié à un groupement algéro-sud-coréen avec le consortium sud-coréen Dong Yang et le bureau algérien Berep. Voilà donc la petite histoire de cette ville que l’on espère voir comme le Texas algérien…

D’autres projets d’envergure au menu de la visite

Même si le lancement des travaux de la nouvelle ville de Hassi Messaoud sera le principal «arrêt» de la visite de Amara Benyounès et Youcef Yousfi, respectivement ministres de l’Aménagement du territoire, de l’Environ-nement et de la Ville et de l’Energie et des Mines, il n’en demeure pas moins que d’autres projets importants sont au menu. Les deux ministres procéderont à l’inauguration et l’inspection de plusieurs projets relevant des secteurs de l’environnement et de l’énergie. Ainsi, elle sera l’occasion de lancer l’opération de nettoiement de la ville de Hassi Messaoud en s’inscrivant dans le programme d’éradication des décharges sauvages. La wilaya bénéficiera de plusieurs projets de centre d’enfouissement technique (CET) qui seront à même de permettre une meilleure gestion des déchets ménagers à travers l’amélioration de la collecte, du tri et le traitement.

Après cette présentation du projet de nettoiement de la ville, une visite d’inspection des travaux de réalisation d’une centrale à turbine à gaz est prévue.

Tout comme la visite de renforcement des travaux de la centrale électrique de Hassi Messaoud. La visite s’achèvera par la mise en service d’un poste électrique de 400/200 KV. Ces projets, qu’ils soient environnementaux ou énergétiques ont un seul et même objectif: améliorer le cadre de vie des habitants de Hassi Messaoud.