Infiltration d’eaux pluviales, escaliers sans garde-fous, des feuilles bitumineuses auto protégées par feuilles en aluminium (pax aluminium) décollées ou gondolées, regards d’égout sans couvercle, mauvaise qualité du mortier de crépissage par endroits, tel est le triste décor qu’offre la cité des 200 logements sociaux nouvellement attribuée à Hassi Bounif.
En effet, si l’architecture des 200 logements de hai Zouia sise à Hassi Bounif, est appréciable par rapport à ce qui se construisait en forme de cube par le passé, il n’en demeure pas moins que la qualité laisse à désirer.
Dans ce nouvel ensemble immobilier, l’infiltration des eaux pluviales, à partir de certaines terrasses et de certains murs extérieurs de logements, provoquent la colère, le désarroi et le mécontentement chez les nouveaux locataires, dont certains ont été contraints d’enlever la dalle de sol mal posée à l’intérieur des pièces.
«Ce n’est pas pour une meilleure qualité de dalle de sol que j’enlève celle que j’ai trouvée ici, mais c’est parce qu’elle est très mal posée. Par endroits, elle est carrément décollée, donnant lieu à de véritables dos-d’âne. En plus, comme vous pouvez le constater, il n’y a pas de robinets, ni d’interrupteurs, ni de disjoncteur, ni prises de courant électrique», se plaint un des locataires.
Pour en savoir plus sur la cause de l’infiltration des eaux pluviales à partir des plafonds, nous avons visité la terrasse d’un immeuble de cette cité, où nous attendait un spectacle désolant. En effet, les bandes de feuilles de bitume élastomère auto protégée par feuille d’aluminium (pax aluminium), servant à l’imperméabilisation de la terrasse, sont soit gondolées soit décollées des acrotères.
C’est ce qui permet à l’eau de s’infiltrer dans les appartements, a-t-on constaté. L’eau de pluie s’infiltre également dans l’armoire électrique servant à abriter les compteurs électriques, et ce, à partir des colonnes montantes, d’où résulte une stagnation d’eau au pied de l’armoire en question, soit au palier d’escalier.
«Lorsqu’il pleut, avant d’entrer dans nos appartements, nous sommes obligés de tremper les pieds dans la flotte, en priant Dieu de ne pas être électrocutés», soulignent des bénéficiaires de ces logements.
DES CÂBLES ÉLECTRIQUES NON PROTÉGÉS, LE RISQUE D’ÉLECTROCUTION EST PERMANENT
Les escaliers sans garde-fous de l’étage donnant accès à la terrasse, font craindre le pire aux locataires. «Le libre accès à la terrasse et le danger de ces escaliers sans garde-fous, ne guettent pas uniquement nos enfants, même les adultes sont menacés», précisent nos interlocuteurs.
Un locataire insiste pour nous montrer la mauvaise installation de la tuyauterie extérieure de l’eau et du gaz naturel. «Regardez les tuyaux en cuivre acheminant l’eau potable et ceux du gaz de ville et le câble du courant électrique traversent le mur, qui ne sont pas couverts préalablement de fourreaux afin d’être protégés», indique-t-il, avant de nous inviter à constater d’autres anomalies relatives aux murs dont le trou par lequel passent ces tuyaux, qui est bouché avec du plâtre qui commence à s’effriter au contact de l’eau pluviale. «C’est du bâclage de travaux», s’indigne-t-il.
DU BÉTON À LA QUALITÉ DOUTEUSE
Dehors, la situation n’est guère reluisante, où des barres de fer sortent des avaloirs béants et des trottoirs, sous le poids d’un véhicule. La mince chappe de béton s’est affaissée, ce qui laisse planer des doutes sur la qualité du béton utilisé.
Les nouveaux locataires de ces logements ne sont pas au bout de leur peine. Ils auront d’importantes sommes d’argent à dépenser pour effectuer des réparations.
Ils se demandent comment se fait-il que la réception des travaux ait eu lieu, alors qu’il ne faut pas être un génie, pour s’apercevoir de tous ces défauts.
Au vu de cette lamentable situation, la question qui reste posée est : est-ce que la construction des logements sociaux obéit à des normes techniques exigées sur un cahier des charges élaboré par des techniciens compétents en la matière, ou bien aux normes de certains entrepreneurs ?
A. Bekhaitia