De France au Portugal, en passant par l’Angleterre et l’Italie, Yebda poursuit son tour d’Europe pour atterrir cette année en Espagne.
La gestion de la carrière de l’international algérien Hassan Yebda de Benfica, Lisbonne (Division 1 portugaise), qui vient juste de signer un contrat de trois années au profit du nouveau promu en Liga espagnole, Granada CF, est digne d’être relatée d’autant qu’il est important de remarquer que Karim, qui est le frère aîné de Hassan et son agent en même temps, n’a pas répondu aux sirènes du Golfe.
Et pour bien comprendre ce cas, bien illustratif de la gestion d’une carrière de joueur international, il est important de signaler d’abord que Hassan Yebda est un joueur vraiment pétri de qualités, mais il semble souffrir de l’instabilité puisqu’il a débuté sa carrière en France avant de passer successivement au Portugal, en Angleterre, en Italie et le voilà en Espagne, pays des champions du monde.
Hassan Yebda (27 ans), formé à l’AJ Auxerre, a évolué, entre autres, au Mans (2006-2008), Portsmouth (2009-2010), et la SSC Naples (2010-2011). Pour résumer, Yebda a évolué dans les meilleurs championnats européens et c’est une preuve de tout le talent qu’il possède, sans avoir la possibilité d’évoluer dans un de ces prestigieux clubs en Europe.
La preuve est très simple. Il suffit juste de rappeler qu’après le match Benfica-Inter, le non moins célèbre coach Mourinho avait encensé Hassan Yebda. Et il était tout à fait évident que Hassan a été très sensible à l’hommage que lui a rendu José Mourinho après ce match en disant que «les seuls joueurs qui l’avaient marqué ce jour-là, c’était Yebda et Di Maria». Ce qui veut dire que Hassan a cette classe de joueur de qualité supérieure pour jouer dans un club prestigieux. Ce paradoxe incite bien à se poser la question de savoir pourquoi le milieu international algérien ne se trouve pas dans les rangs des grands clubs? On pourrait penser que son contrat avec Benfica est une des entraves, car il court jusqu’en 2012 et son «propriétaire» veut en tirer le maximum en matière de négociation.
Par ailleurs, son frère Karim joue également un rôle plus important puisqu’il gère carrément la carrière de son frère. Alors Hassan est-il coincé entre deux «décideurs» d’où la difficulté d’avoir la liberté sur un choix digne de sa stature?
Difficile de répondre à une telle question dans la mesure où les coulisses et les arcanes des transferts des joueurs entre clubs et différents managers sont difficiles à comprendre et encore moins à éviter. Et là, de savoir pourquoi Hassan n’a pas opté pour un club du Golfe, reste quelque peu énigmatique si on prend en considération l’aspect financier. Car au Golfe, aussi bien les frères Yebda que le club propriétaire de Hassan, Benfica, auraient trouvé leur compte et bénéficié d’une large manne financière. Ce qui veut certainement dire qu’il y a bien une «intelligence» dans la gestion de ce cas de carrière que celui de Hassan Yebda.
Il est très utile de rappeler la situation de Yebda au moment où beaucoup d’encre coulait à son sujet, avant de rejoindre les Verts pour la première fois en 2009.
Jugez-en: à ce moment, son frère d’agent avait déclaré que question prix, «la seule base qu’on a aujourd’hui, c’est une offre qui a été faite pour Hassan il y a de cela six mois, en janvier, par le club anglais de Stoke City. Ils ont proposé 6 millions d’euros. Mais les dirigeants du Benfica l’ont balayée d’un revers de la main». Et au frère de Hassan d’expliquer q’u’il vaut au minimum cette somme.
Si les dirigeants du Benfica ont refusé les 6 millions d’euros de Stoke City, c’est qu’ils pensent qu’il vaut bien plus. Et à la question de savoir si son frère Hassan est associé aux discussions sur son avenir, Karim Yebda répond sans hésiter: «Jamais lors des premières étapes. On ne sait même pas si ces discussions ont eu lieu ou pas. En général, les joueurs ne sont pas associés à ce genre de pourparlers. Ce qu’on leur demande, c’est de se concentrer sur le terrain et de bien jouer, c’est tout. Et ce qui intéresse Hassan, c’est de jouer justement». Et voilà que Hassan s’est transformé en une «machine» à jouer changeant de propriétaire aux gré de ces «discussions».
Un joueur ayant ce vécu est bel et bien digne d’évoluer dans un club aussi prestigieux que le Real, le Barça…Et ce n’est certainement pas Mourinho qui contredirait une telle démarche d’avenir.
Hassan Yebda a été régulièrement sélectionné dans les équipes de France de sa classe d’âge de 2000 à 2004 avant de remporter, notamment la Coupe du Monde des moins de 17 ans avec l’équipe de France en 2001 avant de sauter chez les Verts et participer au Mondial 2010 et assurer que sans ces perturbations de changement de clubs et de système de jeu régulièrement et avec une stabilité claire et qui perdure, Hassan Yebda aurait bel et bien sa place avec Messi et consorts et ce n’est nullement utopique…