Après deux jours de rassemblement des étudiants des Écoles supérieures d’Alger, Oran, Boumerdès et Blida devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur, un communiqué de la Conférence nationale des chefs d’établissements universitaires, rendu public hier, a indiqué le maintien du diplôme d’ingénieur d’État qui sera toujours en vigueur, la formation de magistère pour les diplômés du système classique se poursuivra jusqu’à son extinction normale ainsi que l’inscription de l’élaboration des textes qui doivent régir les correspondances entre l’ancien système et le nouveau système LMD.
Ainsi, les participants à cette rencontre qui a été organisée au Cerist sous la présidence du ministre de l’Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, ont recommandé l’abrogation des modifications apportées par le décret N°10-135 du 13 décembre 2010, dans la perspective d’une classification qui prend en compte l’ensemble des diplômes de l’Enseignement supérieur, précise la même source.
Le chargé de communication du ministère, Noureddine Khreifia, a affirmé que la plateforme des revendiecations des étudiants est « pluriel et diverse ».
Cependant, le ministère a pris en charge toutes ces revendications et la décision sera annoncée dans les prochaines 48 heures. Seulement précise-til, cette décision prend un peu de temps puisqu’il faut suivre les démarches académiques habituelles. « On a demandé à chaque directeur d’université de formuler toutes les préoccupations des étudiants pour les discuter dans la réunion nationale.
Toutes les questions ont été discutées et des propositions seront adoptées » affirme l’intervenant. Pour le diplôme d’ingénieur d’État qui était «dévalorisé» selon les étudiants, Nouredinne Khreifia affirme qu’il est «maintenu» et tous les étudiants pourront l’avoir à la fin de leurs études.
Concernant le diplôme classique, notre interlocuteur affirme que le dialogue est constant dans ce sens et plusieurs délégués des étudiants ont été reçus par les cadres du ministère chargés de la pédagogie. Cependant, il faut prendre en compte que toute décision doit concerner aussi les autres secteurs et que les textes prennent du temps pour devenir applicables.
Par ailleurs, notre interlocuteur a relevé le problème de compréhension des textes, soulignant que les délégués des étudiants éprouvent un manque dans la compréhension des textes. Afin de résoudre ce problème, le ministère se fait un devoir d’expliquer la différence entre le système classique et le nouveau système LMD aux étudiants, indique le responsable.
Il est à rappeler que des centaines d’étudiants des grandes écoles et de plusieurs universités ont organisé un rassemblement mercredi et jeudi devant le siège du ministère pour demander, principalement, l’abrogation du décret présidentiel n°10-315 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime indemnitaire ainsi que la réouverture du concours de magistère pour les diplômés du système classique . Il y a aussi d’autres revendications qui attendent la prise en charge de la tutelle.
ILS PASSENT LA NUIT DEVANT LE MINISTÈRE
Les étudiants protestataires ont décidé de poursuivre le rassemblement devant le siège de la tutelle jusqu’à ce que toutes leurs revendications soit prises en charge d’une façon concrète. Malgré la pluie et le froid, plus de 300 étudiants de Blida, Boumerdès, Oran et Alger ont passé deux nuits consécutives depuis mercredi à la belle étoile.
Après une série de réunions, ils attendent une décision concrète du ministère pour rentrer chez eux. « Y en a marre des promesses et on veut du concret. Toutes les réunions avec les cadres du ministère n’ont abouti à rien et on va rester ici jusqu’à l’obtention de nos droits », indique un étudiant de Boumerdès. « On n’est pas là pour casser ni pour faire des problèmes. On veut juste une décision concrète pour assurer notre avenir » disait un autre.