L’année 2006 a donné le la pour plusieurs secteurs et catégories professionnels de l’administration algérienne avec l’adoption du statut général de la Fonction publique par le Parlement.
Lequel, faut-il le rappeler, n’a pas eu ni à le débattre ni à l’amender, puisqu’il a été promulgué par ordonnance par le chef de l’Etat, usant de ses prérogatives constitutionnelles, dont celle de légiférer au même titre que l’Exécutif ou l’Assemblée nationale.
Le texte en question avait été totalement concocté par la Centrale syndicale qui avait pris de l’avance sur le gouvernement en s’appropriant l’initiative d’en présenter elle-même le projet, auquel, bien entendu, l’Exécutif a apporté certaines de ses retouches ayant fait consensus. Depuis donc, c’était une véritable course contre la montre qui s’est engagée entre les différents partenaires sociaux pour l’élaboration des statuts particuliers qui ne s’est pas faite, faut-il le souligner, sans anicroches entre les tutelles et les différentes corporations de la Fonction publique, les premières ne voulant pas lâcher du lest. Tandis que les seconds réclamaient et leur association et des négociations, histoire de ne pas se faire flouer.
D’ailleurs, des mouvements de protestation se sont quantifiés en 2008 et 2009, imposant au gouvernement l’ouverture du dialogue aussi bien avec les syndicats autonomes qu’avec la doyenne des organisations ouvrières algériennes. C’est ainsi qu’entre 2009 et l’année en cours, pas moins de 39 statuts particuliers ont été promulgués par décret et publié au Journal officiel après l’aval de la direction générale de la Fonction publique.
C’est alors qu’arrive l’autre phase qui concerne les négociations sur les régimes indemnitaires en attendant l’adoption des six autres statuts particuliers en cours de finalisation au niveau de l’administration dirigée par M. Karchi ou encore au stade d’examen. Il s’agit de ceux des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’administration chargée des impôts, de l’administration chargée du budget, de l’administration chargée du Trésor, comptabilité et assurances, de l’administration chargée des domaines, du cadastre et de la conservation foncière, de l’administration des douanes et de celle des transports (en cours de finalisation).
Quatre statuts particuliers demeurent encore au stade d’examen. Il s’agit de celui des personnels paramédicaux, des personnels de soutien à la recherche, des personnels de la direction générale des transmissions nationales et celui des corps spécifiques de la direction générale de la Protection civile.
Un autre statut particulier a été finalisé mais tarde à être transmis à la direction générale de la fonction publique. Il s’agit de celui relatif aux enseignants universitaires qui ne cessent de le réclamer. Il semblerait que Rachid Harraoubia ne soit pas pressé de le transmettre, augmentant ainsi la colère de l’élite universitaire. Laquelle pourrait réserver bien des surprises à sa tutelle dès la rentrée prochaine si ce dossier ne connaissaitt pas le cheminement de ses homologues de la fonction publique. Avec tout ce que cela implique comme risque d’une année universitaire blanche.
Pour revenir aux régimes indemnitaires, le patron de la Centrale syndicale en a fait son cheval de bataille, tout comme d’ailleurs les autres syndicalistes autonomes.
Le travail a commencé dès l’adoption des premiers statuts particuliers. Adoption sans laquelle l’entame des négociations sur les régimes indemnitaires aurait été compromise, les premiers textes servant de référence pour ce faire.
Ainsi, selon les dernières statistiques en notre possession, cinq révisions de régimes indemnitaires ont été promulguées par décret et publiées au Journal officiel.
Ils concernent l’éducation nationale, les corps communs, les ouvriers professionnels, conducteurs d’automobiles et appariteurs, les agents contractuels et le secteur de la jeunesse et des sports. En revanche, 6 sont en cours d’examen et ils concernent les secteurs du commerce, de l’énergie et des mines, des ressources en eau, des affaires sociales, de la formation et de l’enseignement professionnels et des psychologues de la santé publique.
Il va sans dire qu’au fur et à mesure que les statuts particuliers sont adoptés, les pourparlers sur la révision des régimes indemnitaires débuteront. Gageons que les valorisations seront conséquentes pour l’ensemble des fonctionnaires tant il est vrai que le pouvoir d’achat s’érode de jour en jour. Ce seront, à n’en point douter, des acquis irréversibles.