Harraoubia a du pain sur la planche,Les étudiants ne décolèrent pas

Harraoubia a du pain sur la planche,Les étudiants ne décolèrent pas
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Les étudiants de plusieurs universités comptent prolonger leur mouvement de protestation jusqu’à satisfaction effective de leurs revendications. Les étudiants délégués des universités estiment que la Conférence nationale des universités n’a rien réglé par rapport à leurs attentes.

Lors de la Conférence nationale des universités tenue le 27 mars dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur, tout en se disant prêt au dialogue et son département disposé à régler les problèmes à l’origine de la perturbation prolongée dans les campus, n’a pas manqué de souligner que «les revendications estudiantines étaient infondées, et que le décret 10-315 ne génère aucun problème pour les étudiants des deux systèmes ; son application comme son abrogation ne changent rien».

En dépit des engagements conclus à la fin de la réunion des universités dans le cadre de la Conférence nationale, les étudiants ne semblent pas convaincus des travaux de cette rencontre ni même de sa crédibilité. Et pour cause, les membres délégués des comités autonomes représentant les wilayas d’Alger, Boumerdès, Béjaïa et Tizi Ouzou, joints hier par téléphone, se sont accordés à dire que «rien n’a été réglé lors de la Conférence nationale par rapport aux vrais attentes des étudiants, et de faux représentants ont pris part aux travaux…».

Cette situation explique la poursuite du mouvement de grève à travers plusieurs universités du territoire national. Dans certaines wilayas la poursuite de la grève a été majoritaire au sein des départements universitaires, à l’exemple de la wilaya de Béjaïa où la reprise des cours ne concerne que les groupes de fin de cycle, et Boumerdès où les étudiants sont partagés entre la reprise des cours et la poursuite de la contestation. Excepté quelques universités qui ont repris, à l’exemple de l’USTHB de Bab Ezzouar, la majorité des facultés de la capitale ont renoué avec la grève. C’est le cas de l’Institut des sciences de la communication et de l’information (ITFC), la faculté de Bouzaréah, l’Institut national de planification et des statistiques (INPS), l’Ecole nationale du commerce (ENC), le département des sciences économiques et de gestion de l’université du Caroubier… Outre le mouvement de la grève, le Comité national autonome des étudiants (Cnae) a programmé une réunion demain en vue d’organiser la marche du 12 avril. Selon Adel Boucherguine, étudiant et membre du comité local de Béjaïa de la Cnae, «cette réunion qui se tiendra au niveau de la faculté de Bouzaréah a pour objectif d’organiser la marche millionnaire et pacifique du 12 avril. La manifestation devra partir de la Grande Poste vers le siège de la Présidence de la République à El Mouradia». Il convient de rappeler qu’en termes de revendications les étudiants se distinguent selon les spécialités, les moyens humains et matériels mis en place dans chaque université.

Toutefois, l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, la valeur du diplôme universitaire, la révision de la copie gestionnaire de l’administration, la modernisation de l’université de manière à prendre les besoins du marché en considération, sont entre autres les principales aspirations communes de tous les étudiants. Des attentes qui n’ont pas été exposées lors des travaux de la Conférence nationale des universités chapeautée par le ministre de l’Enseignement, qui devrait trouver des issues à la crise vécue pour son secteur, vu que la mobilisation, la solidarité et la détermination des étudiants à obtenir satisfaction et en finir avec la médiocrité au sein de l’université algérienne sont plus que jamais omniprésentes.

Par Yasmine Ayadi