Les “harragas” embarrassent les ministres!

Les “harragas” embarrassent les ministres!

L’année 2017 est considérée la pire année en matière du regain du phénomène de l’immigration clandestine qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

Selon des rapports élaborés par des pays européens, l’Italie, l’Espagne et la Grèce demeurent les destinations préférées des migrants clandestins.

Les chiffres communiqués sur le nombre d’Algériens tués dans le large mettent de nombreux ministères dans l’embarras tant à l’échelle interne qu’externe.

L’ONG Commission espagnole d’aide au réfugié (CEAR) a indiqué que « des Algériens et des Marocains sont venus grossir en 2017 le flux migratoire à travers la Méditerranée vers l’Espagne, qui a vu le nombre d’arrivées sur ses côtes tripler, au prix de plus de 200 morts ».

« En cette fin d’année, le bilan reste désolant », a regretté l’ONG.

A cet effet, Carlos Arce de l’Association pour les droits humains en Andalousie (APDHA) a déclaré à l’AFP que « Cette année, il y a eu une augmentation significative des personnes originaires d’Algérie ».

Quant aux raisons poussant ces derniers à quitter leur pays pour l’Espagne, le défenseur des droits de l’homme espagnol a insisté sur  » la situation économique en Algérie s’est détériorée au cours des trois dernières années », ajoutant que le pays a enduré une baisse des prix du pétrole dont il tire 95% de ses revenus en devises.

En novembre, une forte polémique a éclaté en Espagne quand près de 500 migrants, essentiellement algériens, ont été internés dans une prison – n’ayant encore jamais servi – de la localité andalouse d’Archidona.

D’après Alejandro Cortina, directeur de l’association Málaga Accueil, au cours des deux dernières semaines, des « centaines de personnes ont déjà été renvoyées en Algérie », dont « plusieurs mineurs ».

« Nous ne pouvons accepter que ces personnes restent en liberté sous prétexte qu’arrivent autant de bateaux et que nous pouvons les sauver », avait affirmé le ministre espagnol de l’Intérieur, Juan Ignacio Zoido.

Pour  José Villahoz, avocat de l’association Algeciras Accueil,  « La privation de liberté doit être réservée pour les cas où un délit a été commis, ce qui n’est pas le cas pour « l’immigration irrégulière ».

« Les migrants utilisent toutes sortes de méthodes pour gagner l’Espagne (par la mer) tels les jet skis, planches de surf, bateaux gonflables et embarcations en bois, transportant parfois plus de 60 personnes », a fait savoir  le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

D’autres chiffres font état de 3.116 morts en Méditerranée en 2017, contre 4.967 en 2016, tandis que ceux qui ont péri en cherchant à gagner l’Espagne est monté à plus de 223, selon le dernier bilan de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Du 1er janvier au 20 décembre, 21.468 personnes ont atteint les eaux ou les côtes espagnoles en risquant leur vie sur des embarcations de fortune après avoir payé des passeurs, soit trois fois plus que les 6.046 de l’an dernier.

Des observateurs estiment que ces chiffres effarants sur la recrudescence du phénomène d’immigration clandestine sont de nature à mettre l’Exécutif devant ses engagements à l’échelle interne et externe, d’autant plus qu’il est interpellé plus que jamais à prendre toutes les mesures nécessaire pour y faire face, sachant que le nombre de victimes est en hausse constante.

Toutefois, le gouvernement tend -par le bais d’Ouyahia-  à décliner  toute responsabilité indiquant que   » Ces jeunes quittent le pays non pas parce qu’il n’y a pas de travail, car nous manquons de main-d’œuvre dans l’agriculture, dans le bâtiment et même dans les usines ».