Harraga : témoignage d’un passeur algérien entre tristesse et colère

Harraga : témoignage d’un passeur algérien entre tristesse et colère

Ces deux dernières années le phénomène de l’immigration clandestine (Harga) a explosé. Presque chaque jour, on entend de nouvelles arrivées de harragas algériens en Espagne, mais aussi en Italie.

En 2021, ils sont plus de 15.000 Algériens à avoir traversé la méditerranée pour l’Europe. Un chiffre qui représente seulement les harragas interceptés sur les côtes de l’Hexagone.

À Almería, au sud de l’Espagne, le sauvetage des immigrants est devenu le quotidien de la Guardia civil et des secouristes espagnols, dont la majorité sont des associations.

Désespoir, tristesse et colère, un passeur algérien se lâche

Dans une déclaration au média français Mediapart, un des passeurs Algériens sauvé à Almería est revenu sur « la traversée de la mort », mais également sur le développement du phénomène de la Harga.

« Il y a plusieurs raisons à tous ces départs. Les visas que plus personne n’arrive à obtenir, les problèmes de santé ou de justice, la pauvreté ou l’envie de liberté », a-t-il dit.

« Depuis quelque temps, le profil des personnes (harragas, ndlr) change. En 2021 par exemple, un médecin est venu me supplier de le faire traverser », a lancé le passeur ; évoquant une hausse importante « des femmes et des familles entières Harragas ».

« Les femmes pensent par erreur qu’elles vont pouvoir obtenir des papiers en Europe et aider ensuite leurs proches restés ici. Quand elles partent avec leurs enfants, c’est généralement dans l’idée de leur offrir un meilleur avenir », a-t-il ajouté.