Harraga : des bénéfices astronomiques d’un business mortifère

Harraga : des bénéfices astronomiques d’un business mortifère

La harga, le mot qui signifie dans le dialecte algérien « brûler » quelque chose. Un emprunt de l’Arabe pour démontrer le feu dans les esprits de chaque harraga souhaitant prendre le large pour une vie meilleure. Mais aussi la peine dans le cœur des proches et parents. Malgré cela, certains en font un business et leurs joies.

Cette année plus que jamais les chiffres sont alarmants, inquiétants et le flux des migrants clandestins maghrébins, dont la quasi-totalité est algérienne devient incontrôlable. Les embarcations se multiplient et portent désormais toutes les catégories de la société ; hommes, femmes, vieux et enfants. Ceux qui arrivent au Sud de l’Europe sont mis dans des centres de rétention avant d’être réacheminés. Plus de 10 000 migrants clandestins algériens sont arrivés en Espagne depuis le début de 2021.

Alors que ces harraga tentent de fuir la misère et rêvent d’abord d’arriver, de s’installer et de se reconstruire une vie, d’autres en font un business très rentable.

60 millions d’euros au détriment des vies

Les harraga ne prennent plus les rafiots, les chalutiers ou encore les bateaux abandonnés qu’ils repèrent et réparent tant bien que mal. De nos jours, ils prennent des « bateaux taxis ». Ces derniers sont dotés de moteurs puissants allant jusqu’à 300 chevaux permettant d’arriver rapidement et de faire plusieurs rotations, de quoi en faire un business!

Selon les estimations du journal Jeune Afrique, le business de la harga a généré plus de 60 millions d’euros pour les réseaux de passeurs depuis le début de l’année 2021. Les passeurs algériens qui travaillent dans l’émigration clandestine achètent ces bateaux de l’Espagne à l’aide de leurs complices espagnols.

Des bateaux avec des moteurs puissants et l’équation devient simple : bateaux puissants plus garantie d’arriver rapidement est égal à l’augmentation du prix de la traversée. Le prix d’une place sur un bateau peut arriver jusqu’à 800 000 dinars (environ 5 000 euros).