Harcèlement sexuel en milieu professionnel: L’UGTA pour l’insertion dans le Code du travail

Harcèlement sexuel en milieu professionnel: L’UGTA pour l’insertion dans le Code du travail
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Abdelmadjid Sidi-Saïd, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta) a affirmé hier de l’intégration dans le cadre du travail, de la question de la violence à l’endroit des femmes, sur les lieux de travail.

«Nous allons introduire cette revendicat ion dans tous les processus et conventions de branches en 2012, afin d’assurer des sanctions, ne serait-ce que morales», signifiera-t-il en réponse à la revendication présentée par la présidente de la commission des femmes syndicalistes lors d’une conférence à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Dans le même cadre, il a précisé que le nouveau Code du travail doit intégrer, lui aussi, ces mesures afin de mieux protéger la femme dans le milieu professionnel, tout en insistant sur l’importance de la détermination, par le Code du travail, des sanctions à l’encontre de ceux qui commettent des actes de violence contre la femme.

Cette promesse d’insertion du «harcèlement sexuel sur les lieux de travail, comme faute grave passible de licenciement, fut applaudie par les participantes à cette conférence, et pour laquelle, Saâda Rahmani, présidente de la commission des femmes syndicalistes a beaucoup insisté durant l’aperçu donné sur le cadre juridique, prenant en charge les femmes travailleuses.

De ce fait, elle évoque l’inviolabilité de la personne humaine garantie par la constitution, la législation de travail et surtout l’amendement du Code pénal depuis 2004 dans son article 341/Bis, qu’elle met en exergue, de par sa faiblesse, outre l’instauration de nouveaux mécanismes venant en appui aux textes juridiques, que Saâda Rahmani exige.

Ainsi, pour aborder la question de la violence à l’égard des femmes, le secrétaire général de l’Ugta a d’emblée commencé par la genèse de «la femme travailleuse». Une opération lancée en 1997 par son organisation pour mettre fin à la discrimination de la femme et en vue d’instaurer, en son sein même, l’égalité. Dans ce sens, Abdelmadjid Sidi Saïd avancera le chiffre de 250 000 femmes travailleuses, structurées au sein de l’Ugta au niveau national, tout secteur confondu, privé qu’il soit ou public, outre 2 500 autres femmes élues syndicalistes.

Un début, jugé prometteur pour le patron de l’Ugta mais insuffisant, selon ses dires, en raison du blocage dû, selon lui, au concept déformé des traditions d’une part et à l’autoritarisme des hommes, d’autre part. En exemple, il citera l’absence de représentation féminine au sein de l’Ugta, dans la délégation présente à la conférence internationale du travail (CIT) depuis 1962 à 2002, où des femmes ont été intégrées.

Une intégration qui prend de l’ampleur actuellement, selon Sidi-Saïd, de par la présence majoritaire des femmes au sein de l’Ugta et ce dans différentes rencontres internationales «c’est une avancée syndicale, car les femmes font un travail pour l’organisation et le pays. D’ailleurs, nous négocions toujours leur présence», confiera-t-il.

La négociation qu’évoque le SG de l’Ugta, concerne la présence des femmes dans les délégations syndicale et le problème de quota qui limite sa présence, car «sa présence est un éveil étant porteuse d’un changement », dira-t-il.

D’autre part, Abdelmadjid Sidi-Saïd prône la mobilisation syndicale des hommes, aux côtés des femmes, afin de dénoncer cette violence. Une violence que devrait combattre, selon lui, tous les acteurs de la société, par un combat collectif et sociétal, pour «démontrer les capacités existantes à donner à la femme dans la société et l’entreprise».

Pour sa part, Nouara Saâdia Djaâfar, ministre déléguée, chargée de la Famille et de la Condition féminine présente à cette conférence, a incité les femmes à adhérer à ce combat contre la violence, en arrêtant des plans et stratégies, tout en continuant le travail commun et l’activité syndicale.

Pour rappel, cette conférence a vu notamment, la participation des membres de la direction nationale de l’Ugta, de la présidente de l’APC de Kouba, des représentantes du ministère de la Solidarité et de différentes associations et ligues ainsi que des représentantes de centres d’écoute du réseau national.

Aussi, les participantes à cette conférence ont eu à sillonner les grandes artères de la capitale, pour donner à la campagne un cachet particulier et un caractère original, selon la présidente de la commission des femmes syndicalistes, Saâda Rahmani. «Nous ferons cette caravane pour aller dans une relation de proximité, afin de montrer que la question de la violence ne peut plus être tolérée», tranchera-t-elle.

Nabila Chikhi