La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a renouvelé hier son appel à l’organisation d’élections législatives anticipées, avant fin 2011, pour un « bon » démarrage des réformes politiques initiées par le président de la République.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de sa rencontre avec les membres de l’Instance de consultations sur les réformes politiques, Mme Hanoune a argumenté que le report de la révision de la Constitution à 2012, soit après les élections législatives, constitue, selon elle, une « reconnaissance de la part du chef de l’Etat que l’actuelle Assemblée populaire nationale (APN) n’a pas de légitimité et de crédibilité ». La secrétaire générale du PT a formulé les mêmes « réserves » concernant les projets de loi qui seront soumis, dans le cadre des réformes politiques, à une assemblée issue d’élections, selon elle, « douteuses », soulignant que le risque de « contradiction » entre les lois à amender et la future Constitution doit être réglé à l’avance pour une entame « juste » des réformes politiques.
Pour Mme Hanoune, l’actuelle assemblée n’est pas en mesure d’examiner et d’approuver la loi électorale révisée, laquelle est appelée à assurer des élections crédibles à l’avenir. Sur son entretien avec les membres de l’Instance de consultations sur les réformes politiques, elle a souligné avoir présenté sept « contributions » figurant dans une lettre adressée par son parti au président de la République en 2006. Outre la révision de la Constitution, ces contributions concernent la loi électorale dans laquelle le rôle des partis (contrôle) sera renforcé par rapport l’administration, a-t-elle expliqué. Mme Hanoune a ajouté que les autres contributions du PT portent sur le respect des mandats, devant mettre fin au phénomène des transfuges et consacrer la séparation entre le monde des affaires et la politique, l’amendement de la loi sur les partis, le refus du système des quotas, « défavorable » et « réducteur » pour les candidates, et l’abrogation du code de la famille. La secrétaire générale du PT a en outre évoqué le code de wilaya soumis au gouvernement, observant à ce propos qu’ »on ne peut parler de décentralisation et renforcer dans le même temps les prérogatives du wali ». Elle a plaidé aussi pour une levée des « restrictions entravant l’exercice de la profession de journaliste » dans le code de l’information.
Réitérant la préférence de son parti pour un système parlementaire qui consacre une « véritable souveraineté populaire », Mme Hanoune a proposé la mise en place de « mécanismes de contrôle législatif sur le pouvoir exécutif ». Elle a également proposé l’institution d’un secrétariat d’Etat chargé de la promotion de la langue amazighe, un secrétariat d’Etat chargé de la promotion des droits et de la citoyenneté, ainsi qu’un autre secrétariat chargé de la protection des droits de l’Homme et des couches défavorisées.
Dans le même contexte, le PT a considèré qu’il était temps d’abroger la peine de mort, gelée depuis 1993, relevant que « les pays développés ne règlent pas leurs problèmes par la vengeance, mais par la rééducation et des procédés scientifiques ». Mme Louisa Hanoune a estimé, par ailleurs, qu’il est nécessaire d’ouvrir et d’élargir le débat au sein de la société, estimant que ces consultations « ne sont pas suffisantes dans la mesure où les partis ne sont pas dépositaires de la souveraineté du peuple ».
Par : Ines Amroude