Le chef du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, s’oppose farouchement au principe de l’ouverture de l’espace aérien de l’Algérie, en considérant que l’open sky, exigé par certains pays occidentaux comme condition pour ouvrir leur ligne directe avec l’Algérie, représente une menace pour la sécurité nationale, notamment dans la conjoncture actuelle marquée par les guerres et les conflits régionaux.
« L’ouverture de l’espace aérien risque de faire de l’Algérie un deuxième Irak », a-t-elle prévenue hier, lors d’une conférence de presse au siège de son parti.
Le leader du PT a été jusqu’à prôner l’implication de l’armée nationale dans le contrôle de l’espace aérien, en annonçant dans ce cadre dix amendements que son parti compte proposer au
Parlement pour la protection de l’espace aérien. Sans les détailler, la secrétaire générale du PT a estimé que si les propositions de son parti sont amendées par l’APN, cela dénoterait que les députés veillent à la protection de la souveraineté nationale et la sécurité du pays. Mais le contraire signifierait qu’il y a une insouciance totale de leur part.

Evoquant l’actualité internationale, le chef du PT a dénoncé les interventions militaires de la coalition des pays arabes, et à leur tête l’Arabie Saoudite, contre le Yémen, la qualifiant d’agression mandatée par l’administration américaine et Israël contre ce pays pour servir « les intérêts de l’impérialisme » dans la région.
Mme Hanoune a mis en garde contre cet impérialisme qui provoque les guerres dans les pays du tiers-monde pour mettre la main sur ses richesses, notamment avec la crise économique en Amérique et en Europe. Pour défendre les intérêts économiques du pays contre « cet impérialisme », le chef du PT préconise le maximum de « protectionnisme » de la production nationale à travers le retour impératif des barrières tarifaires.
« Cela se fait dans les pays ultralibéraux comme les Etats-Unis qui protègent les agriculteurs de la concurrence des producteurs étrangers, sans parler des pays de l’Europe comme l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne », a-t-elle argué. Elle a dénoncé le fait que les pays de l’UE, y compris ceux qui ont une faible économie comme la Tchéquie et la Pologne, « osent dicter leurs conditions à l’Algérie en remettant en cause la règle 49/51 ou en refusant l’accès de notre production à leur marché sous prétexte qu’elle ne répond pas aux normes ».
Elle a dénoncé par ailleurs les patrons du secteur privé qui veulent, selon elle, se substituer à l’Etat. Elle a cité le chef du Forum des chefs d’entreprises, Ali Haddad, qui a reçu quatre ambassadeurs étrangers pour leur parler de l’économie nationale et des opportunités d’investir en Algérie.
« Qu’il parle de ce qui le concerne, de ses propres projets, mais il n’a pas à évoquer l’économie algérienne aux étrangers, car cela relève de l’Etat », a-t-elle insisté. Le porte-parole du PT a parlé, dans ce contexte, de nouveaux riches qui ont surgi sur la scène économique par des moyens « illégaux ». « Sinon comment se sont-ils enrichis ? », s’est-elle demandée en estimant qu’à la veille de l’indépendance, il n’y avait pas de riches en Algérie mis à part quelques familles qui se comptaient sur les doigts d’une main.
« Il n’y avait pas de riches en raison de la nature du colonialisme français qui a tout détruit. Mis à part quelques petites bourgeoisies telles Hamoud Boualem ou cinq autres entreprises », a-t-elle argué. Mme Hanoune a conclu sa conférence en évoquant la CAN et en commentant le choix de la CAF pour le Gabon, qui a été préféré à l’Algérie pour l’organisation de la Coupe d’Afrique.
Elle a carrément accusé l’entreprise française de la communication Orange, en tant que financeur du Gabon, d’avoir influencé le choix de la CAF. Elle a, toutefois, admis que l’Algérie n’est pas encore prête pour abriter un événement d’une telle envergure.