N’étaient-ce les conséquences qui pourraient être «dangereuses », la secrétaire générale du Parti des travailleurs aurait pu se réjouir de voir l’actuelle APN dissoute au regard de la nature même de cette assemblée. Ce n’est pas le cas. Hanoune estime que la «dénommée» crise risque d’avoir des «prolongements inattendus» pouvant donner lieu à des «convulsions dangereuses».
Nawal Imés – Alger (Le Soir) – La secrétaire générale du Parti des Travailleurs s’exprime au sujet de ce qui se passe au niveau de l’APN. La «dénommée» crise rajoute selon Hanoune encore plus d’opacité au paysage politique. Son parti, dit-elle, aurait pu se réjouir de voir cette assemblée disparaître au regard de sa nature, de son «manque de légitimité» et de la suprématie de l’exécutif sur le législatif. Ce n’est pas le cas, affirme Hanoune pour qui cette crise peut avoir «des prolongements inattendus» pouvant donner lieu à des «convulsions dangereuses ». Son parti, dit-elle, doit se tenir prêt à toute éventualité. La secrétaire générale du Parti des travailleurs s’exprimait à l’occasion de la session ordinaire du comité central de son parti, l’occasion de procéder à une évaluation de la situation politique. Une réunion qui a coïncidé avec la célébration des événements du 5 octobre mais également celui du référendum sur la réconciliation nationale. Deux anniversaires qui interviennent dans un contexte de «délitement accéléré des institutions de l’Etat». Ces dernières sont devenues «maffieuses, menaçant l’existence de l’Etat à la somalienne». Pour Hanoune, des dangers pèsent sur la sécurité retrouvée car «les ressorts de la société ont été fragilisés». Evoquant les événements du 5 octobre 1988, Hanoune dira qu’il s’agissait d’une révolution contre le parti unique ayant fait plus de 500 martyrs sans que des comptes ne soient demandés à aucun responsable et sans que le parti unique n’ait disparu. Le processus révolutionnaire a été stoppé. Résultats : la majorité des libertés arrachées sont remises en cause. Une devanture de démocratie et un multipartisme de façade ont vu le jour déplore-t-elle. «Le déclin du pays qui se débat aujourd’hui dans une crise est née de la putréfaction du système», assène-t-elle évoquant une «crise politique d’un système déstabilisé». Commentant les dispositions de la loi de finances 2019, Hanoune déplore que cette dernière ne consacre pas un budget de transferts sociaux en adéquation avec les expressions de la misère de plus en plus visibles. Le projet ne permet pas de désamorcer les nombreuses bombes à retardement, dit-elle. Au sujet de sa récente rencontre avec le parti de Makri, Hanoune dira que cette dernière aura permis de souligner l’urgence de trouver une sortie de crise. Le contact entre les deux formations sera maintenu. Sur un autre plan, le parti poursuit la campagne de signature en faveur de la constituante qui a connu un nouveau souffle au regard de la gravité de la situation et l’urgence de trouver des solutions. La situation n’est cependant pas inéluctable selon Hanoune. La restitution de la parole au peuple devrait permettre à ce dernier de redéfinir la nature des institutions.
N. I.