La secrétaire générale du parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a souligné mercredi à Alger la nécessité de laisser le peuple définir lui-même, la forme et le fond des institutions dont il a besoin pour l’exercice de sa souveraineté afin de garantir une réforme politique viable jetant les bases d’une « démocartie effective ».
Dans une allocution lors d’une journée parlementaire sous le thème « Quelle réforme politique pour instituer la démocratie en Algérie? », organisée par le groupe parlementaire de son parti, Mme Hanoune a affirmé que « c’est au peuple qui jouit de la liberté d’expression de définir le régime à travers un large débat autour de la Constitution du pays ».
La réforme véritable doit mener à une rupture avec l’ancien régime et c’est ce qui fait ressortir la nécessité de débattre la Constitution avant les autres lois, a-t-elle argué, avant de réitérer sa revendication relative à l’élection d’une assemblée constituante comme « point de départ pour le processus de réformes ».
A ce propos, elle a précisé qu’ »il est inconcevable que des institutions qui ont appliqué des politiques impopulaires puissent mener de véritables réformes que ce soit aux plans économique, social ou politique ». Il est possible, a-t-elle poursuivi, de rattraper le retard et d’accélérer l’ouverture sur la démocratie.
Elle a indiqué d’autre part, que l’Algérie « est face à une révolution calme qui ressemble à une rivière dont le lit doit être débarassé de tous les obstacles pouvant entraver son écoulement afin d’éviter tout débordement ».
L’Algérie de 2010, poursuit-elle, est totalement différente de l’Algérie de 2011 qui a vu « les jeunes, les travailleurs et de larges catégories de la société prendre l’initiative pour passer à l’offensive ».
Selon elle, les protestations populaires et de jeunes à travers le territoire national pour revendiquer le logement et l’emploi, l’amélioration des conditions de vie et les grèves des travailleurs ne sont qu’une « dynamique de mobilisation ». Tous ces bouleversements dictent la nécessité d’une réforme institutionnelle en tant qu’issue politique, a-t-elle soutenu, car « il est impossible d’ignorer la colère exprimée ».
Dès lors que le gouvernement répond en général aux revendications sociales, il est donc impératif de couronner le round des consultations par des décisions audacieuses et immédiates.
De son côté, le professeur universitaire, M. Said Moqadem, a relevé dans une communication intitulée « Lecture approfondie du programme des réformes politiques », qu’il était d’abord indispensable de commencer par l’amendement de la Constitution, ajoutant qu’il revenait au peuple de choisir le régime du pays.
Selon lui, la Déclaration du 1er novembre est une Constitution éternelle. « La déclaration du 1er novembre n’est-elle pas une constitution éternelle pour l’Etat algérien indépendant puisqu’elle garantit une république démocratique et sociale, le respect de toutes les libertés fondamentales sans discrimination religieuse ou ethnique et la lutte contre la corruption? », a-t-il dit.
Il a ajouté enfin que les réformes et le changement restent incontournables, soulignant la réhabilitation de la suprématie de la loi