Le Parti des travailleurs (PT) ne se contentera pas d’une deuxième lecture des textes récemment adoptés par les deux chambres du Parlement. Louisa Hanoune en appelle à Bouteflika à qui elle demande de légiférer par ordonnance pour préserver l’esprit de la réforme.
La participation de Louisa Hanoune à la traditionnelle cérémonie du 1er Novembre n’a pas été que protocolaire. La numéro un du PT en a profité pour dire au président de la République d’user de ses prérogatives pour «sauver» les réformes qu’il a engagées. Louisa Hanoune expliquait hier qu’une seconde lecture réclamée notamment par le tiers présidentiel du Sénat ne serait qu’un leurre car, dit-elle, elle sera confiée à ce même Parlement qui vient de les cautionner. Pour la secrétaire générale du PT, le recours aux ordonnances n’est certes pas le mode de gestion le plus démocratique mais il «s’impose», dit-elle, pour éviter «un saut vers l’inconnu». La requête du PT, explique sa première responsable, s’explique par le «virage important» que négocie le pays et qui ne peut être confié à un Parlement ayant perdu tout crédit. Un Parlement qu’elle appelle à dissoudre, qualifiant ceux qui y ont avorté les réformes de «danger pour la République». N’usant pas de métaphores, c’est au FLN qu’elle s’attaquait, estimant qu’un parti ayant été à l’origine d’un code de la famille de 84 ne pouvait du jour au lendemain se découvrir des vertus égalitaires. Scandaleux, également les propos du ministre de l’Intérieur, estime Louisa Hanoune, qui dit se croire dans «la politique fiction» lorsqu’elle entend Daho Ould Kablia traiter de marxistes les députés ayant été à l’origine d’une proposition d’article instituant le régime déclaratif pour la création des partis politiques. Toute cette actualité pousse la numéro un du PT à revenir à l’une des revendications essentielles du parti, à savoir la Constituante. Une revendication qui, dit-elle, est plus que jamais d’actualité, balayant d’un revers de main les analyses qui font part des craintes d’une montée de l’islamisme. Non, dit-elle, l’épouvantail islamiste ne fait pas peur en Algérie, pays, dit-elle, où les courants politiques sont clairement identifiés et où l’expérience est radicalement différente de celle des pays voisins. Autant de raisons, clame-t-elle, qui devraient plaider pour la restitution de la parole au peuple pour décider de la trajectoire que les réformes doivent prendre. Louisa Hanoune affirme que le président lui a confié qu’il n’excluait pas l’idée d’user de ses prérogatives. Quand ? Comment ? La numéro un du PT n’en dit pas plus.
N. I.