Louisa Hanoune a déposé ce dimanche, son dossier de candidature au Conseil constitutionnel. Une simple formalité pour elle, puisqu’elle a réussi, le doigt dans le nez, la redoutable épreuve de collecte des signatures de citoyens.
En tout, 111.078 signatures, c’est-à-dire, beaucoup plus que le seuil des 60.000 exigées par la loi. Et 917 signatures d’élus, insiste Mme Hanoun, qui a mis un point d’honneur à dire que « son parti n’a pas eu à acheter une seule voix ». Allusion à ces candidats qui y vont de la « Chekara » pour acheter des voix.
Louisa Hanoune, a profité de la présence des journalistes, qui l’attendaient à la sortie du bureau de Mourad Medelci pour régler un certain nombre de comptes. Première cible Abdelmalek Sellal. « Il n’avait pas à annoncer la candidature du président de la république, car il est Premier ministre et président de la commission de préparation de l’élection », dénonce t-elle.
Elle dit avoir mis en garde le président Bouteflika contre l’annonce de la candidature « par procuration ». Et elle revendique la paternité de la formule en se désolant que c’est ce qui est malheureusement arrivé. Louisa Hanoune a dénoncé « les opportunistes » qui gravitent dans l’entourage du président en « polluant » sa candidature ».

Elle s’en est prise indirectement à Amara Benyounes et Amar Ghoul pour leur « zèle de nouveau ralliés ». La première dame du parti des travailleurs note aussi que les instructions du président pour assurer la régularité de l’élection ne sont pas respectées par ceux là même qui portent sa candidature.
«Aujourd’hui, il y a un grand écart entre les instructions du président qui, soucieux d’assurer des élections transparentes, insiste sur le respect du cadre légal, et la clientèle qui, elle, recoure à des pratiques frauduleuses polluant, du coup, le processus électoral. C’est l’héritage des réflexes archaïques du parti unique » a-t-elle regretté, appelant à nouveau le président pour intervenir et mettre un terme aux dépassements et autres dérapages qui risquent de porter un coup au crédit de l’élection.