Louisa Hanoune a appelé mardi le président Bouteflika à mettre fin aux » manipulations » qui menacent les réformes politiques qu’il avait promises dans son discours du 15 avril.
» certains tentent par différents moyens de vider ces réformes de leur sens à des fins partisanes « , a-t-elle prévenu lors de son passage à l’émission de » Point sur les i » de la radio Algérie internationale.
La patronne du PT fait allusion aux partis de la coalition présidentielle qui ont multiplié les amendements aux projets de loi proposés notamment par le ministre de l’intérieur, en particulier le code électoral et la loi sur les partis politiques et les associations.
Louisa Hanoune conforte ainsi Dahou Ould Kablia qui avait exprimé mardi sa détermination à » défende les réformes du président » dans une allusion aux grenouillages des trois partis de la coalition présidentielle, dont les intérêts sont visiblement menacés par ces réformes, pourtant à minima. Louisa Hanoune a néanmoins exprimé son soutien au réformes du président Bouteflika afin, dit-elle d’aboutir à une réelle démocratie loin de toute manipulation de nature à détourner les réformes des objectifs qui leur sont assignés.
Dans son sens, elle a rappelé que son parti était favorable à une réforme globale susceptible de conduire à un changement radical dans tous les domaines pour promouvoir les potentialités de l’Algérie. Et de faire part dans le même temps de son opposition à la mise en œuvre des réformes avant la réformes mère, en l’occurrence celle de la constitution. Concernant le quota à attribuer aux femmes dans les assemblées élues, Mme Hanoune a estimé que cette proposition était » discriminatoire et ne traitait que de façon » superficielle » la question, exprimant par la même occasion » ses réserves » quant à la détermination d’un taux précis.
Elle a, à ce propos, plaidé pour l’encouragement de la femme à s’impliquer davantage dans la vie politique. Pour rappel, l’avant projet du gouvernement fait obligation aux partis politiques de mettre sur leurs listes électorales pour les législatives et les locales 30% de femmes , en position éligible. La commission des affaires administratives et juridiques a ramené le pourcentage à 20% tout en exonérant les partis de présenter sur leurs listes des femmes dans des communes ayant moins de 20.000 habitants.
Non à la présence d’hommes d’affaires dans les assemblées élues
Par ailleurs, la secrétaire générale du PT a réfuté la présence d’hommes d’affaires dans les assemblées élues, justifiant sa position par » le fait qu’ils pourraient être tentés de constituer des groupes de pression pour faire défendre leurs propres intérêts » a-t-elle souligné, estimant qu’ils n’ont qu’à choisir entre » les affaires et la politique » pour éviter les conflits d’intérêts. Evoquant les relations entre les associations et les partis politiques, Mme Hanoune a estimé que les associations doivent être » autonomes et non partisanes » et plus particulièrement » du point de vue financier « .
Au sujet des prochaines échéances électorales, la secrétaire générale du PT a estimé que » la supervision des élections par des magistrats » est un facteur positif mais insuffisant » à condition, a-t-elle dit » qu’ils (les magistrats) soient indépendants et ne subissent pas de pression « . Tout en considérant que l’ouverture du secteur de l’information au Privé était » une chose positive » car étant un facteur de soutien à la Liberté d’expression, Mme Hanoune a relevé la nécessité d’établir » des garde-fous » pour éviter la main mise du monde de la fiance sur un secteur sensible « .