L’Algérie est «enceinte d’une crise» et celle de l’université est majeure. Le constat est de Louisa Hanoune qui a appelé hier au retrait pur et simple de la loi d’orientation de l’université pour, dit-elle, éviter «un saut dans l’inconnu».
En présidant les travaux de la section estudiantine de l’Organisation de jeunesse (OJR), la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) ne pouvait pas éviter le sujet brûlant des mouvements de protestations qui secouent l’université. Un mouvement qu’elle estime sans précédent et qui a mobilisé les étudiants autour d’un thème qui a de tout temps été le cheval de bataille du PT, à savoir le système LMD imposé aux étudiants. Un système qui, rappelle la numéro un du PT, avait, dès sa mise en place, suscité l’inquiétude de la famille universitaire.
D’ailleurs, la naissance de l’organisation des jeunes du parti avait coïncidé avec la mise en place de ce système. La réunion d’hier permettra aux participants d’évaluer les travaux de la récente conférence nationale qui avait débattu des propositions pour faire en sorte d’arriver à une cohabitation entre les deux systèmes au sein de l’université.
Une rencontre qui, selon Hanoune, n’a pas permis de désamorcer la crise puisque la rentrée prochaine risque d’être placée sous le signe des tensions en raison des questions toujours en suspens. Elle s’est interrogée, hier, sur l’opportunité de raccourcir le cycle d’études alors que c’est le chômage qui guette les universitaires diplômés, rappelant que le système LMD avait déjà été expérimenté en Algérie au lendemain de l’indépendance avant d’être finalement abandonné car ne correspondant pas aux attentes.
Mais rien n’est irréversible, estime la numéro un du PT pour qui un retour à l’ancien système est toujours possible puisque rien n’oblige aujourd’hui l’Algérie à maintenir un système imposé de l’extérieur. Le retrait de la loi d’orientation qui avait introduit en 2004 le LMD est, selon Hanoune, la solution unique pour répondre aux attentes des étudiants et sauver l’université.
N. I.