En état «d’alerte maximum» et maintenant la session de son bureau politique ouverte, le Parti des travailleurs dit craindre le pire : l’Algérie est dans l’œil du cyclone, avertit Louisa Hanoune qui trouve l’initiative du groupe des 11 partis menés par le MSP «à la limite de la grossièreté».
Les déclarations du groupe des 11 partis politiques n’ont pas laissé de marbre la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Louisa Hanoune n’hésite pas à qualifier ce groupe de «clique», se demandant par quel miracle ces partis politiques adoptent les mêmes thèses que ceux du groupe terroriste qui affirmait que l’attaque terroriste de Tiguentourine serait en réaction à la décision de l’Algérie d’ouvrir son espace aérien.
Hanoune s’est demandé hier si cette «clique» n’était pas «chargée de mission». Mêmes interrogations au sujet des responsables français qui ont multiplié les déclarations au sujet de la décision de l’Algérie d’ouvrir son espace aérien. Des déclarations qui cachent mal, dit Louisa Hanoune, la volonté de la France d’impliquer l’Algérie dans la guerre au Mali.
Devant les membres de l’Organisation des jeunes pour la révolution (OJR), la secrétaire générale du PT avertit cependant : l’Algérie, dit-elle, ne saurait être le sous-traitant ni de la France ni des Etats- Unis d’Amérique dans la région du Sahel. Une région où les enjeux sont énormes et qui cachent mal une volonté avérée de nuire à l’unité de l’Algérie. Pour Hanoune, les prémices de la crise sont à rechercher dans l’intervention en Libye qui a préparé le terrain à la guerre au Mali.
Une intervention française qui, dit- elle, n’a pu se faire sans l’aval de l’administration américaine et qui risque de perdurer dans le temps car, ajoute-t-elle, la lutte contre le terrorisme au Mali s’apparente à une guerre contre «des fantômes» puisque, explique-t-elle, ces groupes connaissent mieux le terrain que les soldats français. Le prétexte de la lutte antiterroriste ne convainc évidemment pas la numéro un du PT qui dit faire le distinguo entre la lutte antiterroriste dans le cadre des Etats nations et l’ingérence impérialiste.
Avec ce qui se passe au Mali, affirme Hanoune, il y a une volonté d’importer la guerre en Afrique du Nord pour l’afghanisation de la région. Plutôt pessimiste, elle dit s’attendre à d’autres répliques qui n’épargneraient pas l’Algérie, ce qui justifie l’état d’alerte dans lequel se maintient le parti.
N. I.
