«La multiplication des partis est un des signes de la décomposition politique. Ils n’ont présenté aucun programme politique ou idées novatrices. Ce sont de faux partis. Certains font même du plagiat politique et copient dans les programmes des anciens partis», déplore Louisa Hanoune.
La secrétaire générale du parti des travailleurs, Louisa Hanoune, n’a pas été tendre avec les nouveaux partis nouvellement agréés. «Ces derniers n’ont rien apporté à la scène politique en Algérie», a-t-elle estimé hier lors d’une conférence de presse à Alger. Pour elle, la scène politique «est pourrie» considérant que «la plupart des formations politiques font de la figuration, ne véhiculent pas d’idées nouvelles, mais seulement par des intérêts». «La multiplication de partis est un des signes de la décomposition politique. Ils n’ont présenté aucun programme politique ou idées novatrices. Ce sont de faux partis. Certains font même du plagiat politique et copient dans les programmes des anciens partis», déplore Louisa Hanoune qui fait allusion à la présidente du Parti de l’équité et la proclamation (PEP), Salhi Naïma, qui a déclaré récemment qu’elle a «puisé dans plusieurs programmes pour confectionner le sien». La première dame du Parti des travailleurs a fustigé également le parti de Abdelaziz Belkhadem, le FLN. Selon elle, «des cadres du FLN ont reconnu récemment que la victoire de l’ex-parti unique aux législatives de 2002 a été obtenue grâce à la fraude». «Ces témoignages de cadres d’un parti qui se dit avoir la majorité parlementaire, doivent être pris en considération par l’administration afin d’éviter le scénario de 2002», a indiqué Louisa Hanoune. La délégation du NDI (National Democratic Institute), qui a séjourné en Algérie dans le cadre d’une mission d’observation des élections législatives du 10 mai prochain n’est pas la bienvenue pour Louisa Hanoune. «C’est une délégation composée des agents de la CIA sous couvert d’une ONG. Nous n’avons pas confiance en ces observateurs occidentaux ni en les Américains ni en la Ligue arabe qui est devenue d’ailleurs une organisation satellitaire pour les Etats-Unis sous la présidence du Qatar», dit-elle. Sur ce sujet, l’oratrice a accusé le ministère de l’Intérieur de «deux poids deux mesures». «Tous les moyens logistiques ont été mis à la disposition des observateurs étrangers, contrairement à ceux de la Commission nationale de surveillance des élections (CNSEL), qui sont dépourvues des moyens les plus élémentaires pour accomplir leur travail». La secrétaire générale du PT se dit ne pas comprendre le rejet de l’administration de la candidature d’une journaliste sur la liste électorale de la wilaya d’Alger. «C’est une décision politique. Certes, la journaliste en question a eu des antécédents judiciaires en 2004, mais le président de la République a amnistié récemment tous les journalistes qui ont été poursuivis en justice», précise-t-elle. Par ailleurs, elle a réfuté toute forme de «contestation» qu’aurait connue son parti lors des dépôts de candidature pour les législatives du 10 mai. «Nous n’avons enregistré aucune contestation de la part de nos militants concernant les listes électorales, contrairement à ce qui est rapporté par la presse», a-t-elle affirmé. Mme Hanoune a affirmé que le programme électoral de son parti sera axé sur la nouvelle constitution qui doit, selon elle, «préserver les droits sociaux et politiques du peuple et définir la propriété collective des moyens de production et des grandes richesses de l’Etat». Pour elle, la nouvelle constitution doit également «créer la rupture avec le parti unique, le plan de redressement structurel, la pauvreté et la misère», affirmant l’importance d’un renouveau et d’une recomposition politique mettant en avant la nécessité de consulter le peuple, seul habilité à décider de son sort.
Par Mehdi Ait Mouloud