Hanoune à propos de la visite de la secrétaire d’Etat américaine à Alger «Hillary Clinton est venue pour exercer des pressions»

Hanoune à propos de la visite de la secrétaire d’Etat américaine à Alger «Hillary Clinton est venue pour exercer des pressions»
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Comme il fallait s’y attendre, Mme Hanoune, connue pour ses positions constantes par rapport à l’ingérence étrangère dans les affaires internes, a affirmé que Hillary Clinton s’est rendue à Alger pour «exercer des pressions».

Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a animé hier une conférence de presse au centre de presse El Moujahid, au cours de laquelle elle a abordé plusieurs questions concernant la politique nationale, régionale et internationale. D’abord, Louisa Hanoune se dit «indignée» par les déclarations de l’ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, Henrey S. Ensher», qui a affirmé, début février au forum politique d’El Khabar, que les réformes politiques engagées par l’Algérie sont conformes aux intérêts américains. Et de préciser que l’Algérie ne ressemble ni au modèle turc ni à celui du Koweit. La conférencière est revenue sur la récente visite de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton à Alger samedi dernier. Comme il fallait s’y attendre, Hanoune, connue pour ses positions constantes par rapport à l’ingérence étrangère dans les affaires internes, a affirmé que «Hillary Clinton s’est rendue à Alger pour exercer des pressions». Mme Hanoune se dit «scandalisée» par le discours de la secrétaire d’Etat américaine qui, selon elle, était à la limite du racisme. «Clinton a mis sur un pied d’égalité les trois pays du Maghreb lors de sa visite», a relevé Hanoune. «Nous n’avons pas besoin d’intermédiaire entre l’Algérie et le Maroc. Le peuple algérien et le peuple marocain sont des frères. Nous ne voulons plus de démocratie à la syrienne ou à la libyenne…», a martelé Mme Hanoune, soulignant que la visite de Hillary Clinton intervient dans un contexte «donné». Un contexte bien connu, certes, puisque l’Algérie s’apprête dans moins de trois mois à organiser des élections législatives qui interviennent dans un contexte régional et international «crucial», tel que qualifié par le chef de l’Etat lors de son discours prononcé jeudi dernier à Arzew. L’oratrice, d’une voix monolithique et d’un ton élevé, estime que le processus des réformes politiques est biaisé par des institutions, dit-elle, «périmées». Évoquant le scrutin législatif du 10 mai prochain, la SG du PT considère que «si la Constitution est revisée, c’est parce que la future Assemblée est constituante», a-t-elle noté. «Le président de la République, dans son discours prononcé à Arzew, a comparé les prochaines législatives au 1er Novembre 1954 pour nuancer le changement qu’il faut opérer au sein du système qui s’avère obsolète», a-t-elle encore expliqué.

A juste titre, Louisa Hanoune a affirmé que «le terrain politique en Algérie est en décomposition». Non sans dénoncer les ministres candidats qui, dit-elle, utilisent les moyens et l’argent public à des fins électoralistes, elle interpelle le gouvernement pour mettre fin à ces agissements et trouver une solution à ce genre de financement. A cet effet, Louisa Hanoune préconise de procéder à la mise en congé d’office des ministres candidats.

«Le financement de la campagne électorale pour les législatives prochaines reste occulte et revêt un caractère mafieux», a-t-elle relevé, estimant que le statut de député est convoité et l’immunité parlementaire est galvaudée. Abordant l’abstention, ce spectre qui guette les législatives, l’oratrice tente de minimiser ce défi et considère que même dans des pays comme les Etats-Unis ou d’autres pays d’Europe, l’abstention est une réalité.

LG Algérie

Par Yazid Madi