Hanoune à béjaïa; Un discours de fin de campagne

Hanoune à béjaïa; Un discours de fin de campagne

Devant une assistance venue des wilayas limitrophes, BBA, Jijel, Bouira et Tizi Ouzou, la candidate Louisa Hanoune a animé, hier, à la salle Bleue de Béjaïa, un meeting des plus ordinaires. Dans un arabe châtié, la candidate a tenu un discours, le moins qu’on puisse dire, de fin campagne, harassant. Dès son intervention, Mme Hanoune a été chahutée par des citoyens en scandant “Ulac l’vote ulac” (pas de vote). Ces derniers ont été quadrillés par un service d’ordre efficace, qui les a priés de quitter la salle. “Je suis désolée pour les événements qui se sont produits ici dans la wilaya de Béjaïa. C’est un accident de l’histoire”, a-t-elle déclaré dès sa prise de parole, avant de souligner que “cette élection présidentielle est différente des précédentes”.

Tentative d’explication de la candidate : “Cette élection consistera à sauvegarder les fondements des institutions de la nation.” Introduisant aussitôt le sujet du jour : les tragiques événements en cours dans la wilaya de Ghardaïa : “C’est une manipulation et une provocation de la main étrangère.” Elle revient sur la grandiose marche initiée la veille par les étudiants de l’université de Béjaïa, pour saluer le fait qu’elle se soit déroulée dans le calme alors que ses initiateurs n’avaient qu’un message à faire passer : appeler les Béjaouis à rejeter, pacifiquement s’entend, l’élection présidentielle du 17 avril prochain. Pour elle, expliquera-t-elle en substance, c’est le chômage qui les a incités à investir la rue et que la wilaya de Béjaïa est instrumentalisée par des chapelles politiques à la solde de l’étranger.

Abordant l’ élection du 17 avril, la candidate estime que ce vote doit s’apparenter à celui pour l’autodétermination. “Il faut élire le candidat qui fera barrage aux multinationales”, a-t-elle martelé. En termes de développement, Mme Hanoune plaide pour la création d’un ministère de la Planification et plus de moyens et de prérogatives pour les assemblées locales. Elle promet ainsi, si elle est élue, de procéder à un nouveau découpage administratif. Sur la question de la langue amazighe, l’oratrice plaide pour sa généralisation dans toutes les institutions de l’État. “Il y a des candidats qui prônent un discours pour la promotion de tamazight.

Nous, nous disons oui à son officialisation”, déclare-t-elle. Et comme à l’accoutumée, Louisa Hanoune réservera ses fléchettes assassines au candidat Ali Benflis épargnant curieusement le candidat du système, qui réclame un 4e mandat bien qu’il soit diminué physiquement et avec une santé précaire. Si elle n’aura aucun mot désagréable à Si Abdelaziz Bouteflika, elle tirera à boulets rouges sur l’ancien chef de gouvernement : “Qui a interdit les marches à Alger ?” a-t-elle encore martelé.