« Je suis dans une chaîne de télévision berbère, et devant tous les Kabyles, notamment les supporters de la JSK que je prends à témoins, les frères Haddad sont les bienvenus pour investir et prendre le club. Je leur dirai la JSK est à vous».
Ce sont là les mots que le président de la Jeunesse sportive de Kabylie, Mohand Chérif Hannachi, a prononcé lundi soir sur le plateau de la chaîne kabyle Berbère Télévision. Il était l’invité de l’émission «Addal +», présentée par Lounis Temzi.
Le premier responsable du club kabyle qui se dit pour la énième fois «fatigué» et avoir «envie de quitter le club», mais surtout le laisser entre de bonnes mains, a réitéré encore une fois son appel au groupe ETRHB Haddad, afin de prendre ses destinées, en réponse à une question de l’animateur sur une déclaration de Rebbouh Haddad à la même chaîne, la semaine dernière. Ce dernier a laissé entendre que «des solutions pouvaient être trouvées pour prendre la JSK, même si la famille est investie dans le club de Soustara l’USMA».
Président de la JSK depuis 1993, Hannachi n’a pas cessé de répéter à chaque fois dans les colonnes de la presse que si un homme capable se présente, il quittera le club. «Les frères Haddad son issus d’une famille que tous les Kabyles respectent.
Ce sont des hommes de confiance qui peuvent mener la JSK à bon port», a répondu Hannachi. Dans une autre déclaration pleine d’humour, Hannachi dira que «si Rebbouh parle de route qui mène au club, moi je lui ouvrirai une autoroute», avant de revenir et expliquer que «les portes du club sont ouvertes, et les Haddad trouveront toutes la facilités».
En évoquant cette question, M. Hannachi a omis de préciser que la règlementation est claire à ce sujet, et qu’aucun investisseur, à l’ère du professionnalisme, ne peut être à la tête de deux clubs à la fois. En d’autres termes, les dispositions règlementaires du football professionnel ne permettent pas au groupe Haddad, quand bien même il le voudrait pour des raisons sentimentales, de prendre les rênes de la JSK.
«Ighil est l’homme qu’il nous faut et la JSK gagnera un titre cette année»
Parlant de la situation du club et ses objectifs en prévision de la saison 2011/2012, le président de la JSK commencera par dire que «la JSK s’est offert les services d’un grand entraîneur en la personne de Meziane Ighil. Il est l’homme qu’il nous faut, et avec lui, la JSK gagnera un titre cette année». «Les supporters sont satisfaits du recrutement, et avec les Metref, Hemmani, Bitam, Boulemdaïs,
Tedjar et consorts, nous demeurons optimistes quant à l’avenir du club.» Depuis 1993, explique Hannachi, «la JSK gagne un titre tous les 16 mois», chose qui n’est pas à la portée de tous. Pour ce qui est des objectifs, «la JSK jouera les premiers rôles comme d’habitude. C’est inscrit noir sur blanc sur le contrat d’une année signé avec Ighil». A propos de la prochaine coupe de la CAF, le même interlocuteur expliquera qu’un «sondage sera réalisé prochainement auprès des supporters kabyles pour savoir s’ils sont pour ou contre notre participation. Je ne peux prendre la décision tout seul».
«La JSK a gaspillé plus de 2,7 milliards de centimes lors de cette dernière participation», fera savoir encore Hannachi. Pour ce qui est du staff technique, Ighil Meziane, l’entraîneur en chef, sera assisté par Karouf et Irzi, alors que «Youcef Laâdjadj viendra en renfort pour être le manager général du club», dit-il.
«Mecherara a tout fait pour que la JSK rétrograde»
Le président de la JSK qui expliquait que les résultats catastrophiques réalisés en championnat et en coupe de la CAF ne lui permettaient pas de dormir, n’a pas manqué de revenir sur la charge de la programmation de la Ligue nationale de football durant l’exercice précédent. «Mecherara a tout fait pour que la JSK rétrograde en D2», a accusé Hannachi.
Pour lui, la désormais ex-LNF aurait pu appliquer un programme moins chargé pour les matches de retard. «J’avais en personne proposé un programme à la LNF, mais il a été rejeté. Le secrétaire général de la ligue m’a expliqué que c’est le président Mechrara qui décide», raconte-t-il, avant de revenir et dire : «Dieu merci, le dernier match avec le MCA, nous avions eu peur d’eux, au même titre qu’eux qui n’ont pas osé, et le match nul a arrangé les deux parties».
A une question relative à la Champions league qui manque au palmarès du club le plus titré d’Algérie, Hannachi dira que «pour gagner cette compétition, il faudra au moins trois joueurs africains de la trempe des grands», d’ailleurs, «même l’ESS qui avait une équipe de stars en 2009 n’a pu gagner cette compétition. Regardez les clubs égyptiens et tunisiens, ils ont tous des joueurs qui peuvent faire la différence, c’est pourquoi ils jouent les premiers rôles». D’après lui, «les grands clubs des pays de l’Afrique noire nous ont dépassés en matière de développement, centres de formation, moyens humains et financiers, chose qui fait la différence».
D’autres questions ont été aussi à l’ordre du jour de l’émission «Addal+». Hannachi est ainsi revenu sur les travaux du stade 50 000 places de Tizi Ouzou. Sur le sujet, il dira que «les travaux avancent à merveille, et les entreprises, celle espagnole et le groupe ETRHB Haddad, sont en train d’avancer à grands pas. Il sera réceptionné dans les meilleurs délais».
Sur l’affaire des trois joueurs libérés, à savoir Douicher, Berrefane et Berchiche, le premier responsable des Jaunes et Verts explique que pour le premier, «un poste dans le staff technique lui a été proposé». Pour le second, «il n’est pas question pour lui d’exiger un temps de jeu pour négocier sa signature», alors que pour le troisième, «il ne mérite pas de porter les couleurs du club», dit-il.
Répliquant aux déclarations de l’ex-star du Mouloudia d’Alger, Ali Bencheikh, qui estimait que c’est grâce au MCA que la JSK a été créée, Hannachi rappellera que l’équipe phare de la Kabylie a ses propres hommes qui l’ont créée. «22 000 francs français ont été cotisés lors de la première réunion de création grâce à M. Nouri ‘Allah Yerhmou’, mais comme il n’y avait pas de moyens pour rejoindre Alger, le gardien du MCA, Mansour Abtouch, à cette époque, a accompagné les dirigeants pour acheter une tenue à l’équipe. Ces derniers sont tombés sur une tenue de couleurs vert et rouge».
«L’APW ne nous aide pas»
Le passage du premier responsable des Canaris sur le plateau de Berbère Télévision n’est pas en effet un jeu de hasard. L’invitation est venue suite à l’autre passage la semaine dernière du président d’APW de Tizi Ouzou, Mahfoud Belabbas, qui n’a pas mâché ses mots contre Hannachi. Ce dernier n’a même pas laissé l’animateur terminé sa question sur les accusations du P/APW pour s’acharner contre lui.
«Ce monsieur qui se dit président d’APW est un homme fabriqué qui vient du néant. Il est méconnu en Kabylie. Personne ne saura le reconnaître en marchant dans la grande rue». Réagissant aux accusations du P/APW concernant la gestion de l’argent attribué au club, le même interlocuteur dira que «la JSK a une seule caisse, et l’argent attribué à la section handball (300 millions de centimes, ndlr) ne sert même pas à acheter le tenue des joueurs.
Pour ce qui est des subventions, je défie quiconque qui peut me ramener un document prouvant que l’APW a signé un mandat au profit de la JSK en 2010». Toutefois, l’animateur a montré un document du budget primitif de la wilaya en 2010, où il a été question d’une subvention d’un milliard de centimes au profil du club phare de la Kabylie.
Pour ce qui est de la situation financière du club, il dira que «la JSK saura comment trouver avec ses sponsors les moyens. Le club marchera avec ou sans l’argent de l’APW». S’agissant du capital de la JSK (100 millions de centimes), que le P/APW a qualifié de «honteux», le président du club kabyle dira que «le commissaire aux apports du club, pour finaliser le registre de commerce exigé par la FAF, n’a pas eu le temps de prendre en compte les terrains, complexe sportif, matériels, stade et autres».
Pour ce qui est du journal Echourouk, le bosse des Canaris répliquera que «ce n’est pas à l’APW de me dire qui mettre sur le maillot du club, la JSK a une assemblée souveraine qui a le pouvoir de décision». Ce n’est pas tout, «c’est grâce à ce journal que nous avons fait signé Ighil à la JSK. Son responsable nous a beaucoup aidés», explique le président.
Par Aissa Moussi