Hannachi : «Nous entretenons de bonnes relations avec l’USMA, seul le terrain désignera le vainqueur»

Hannachi : «Nous entretenons de bonnes relations avec l’USMA, seul le terrain désignera le vainqueur»

Une finale avant la lettre. Voilà ce que nous a offert le tirage au sort des huitièmes de finale la Coupe d’Algérie avec cette authentique affiche qui mettra aux prises l’USM Alger avec la JS Kabylie.

Une rencontre que les supporters des deux équipes attendent avec impatience. Côté kabyle, les inconditionnels qui ont bénéficié de 1 500 places préparent leur déplacement à la capitale pour encourager leur équipe favorite. Par ailleurs, les Rouge et Noir de l’USMA, ont tout mis en place pour que la fête soit totale. Vingt-quatre heures avant le coup d’envoi de ce choc, le premier responsable de l’équipe kabyle, Moh-Cherif Hannachi, est intervenu en direct hier sur les ondes de radio Chaîne III,  pour parler de cette partie entre deux grands clubs. D’après lui, il s’agit d’une confrontation entre deux équipes qui se connaissent parfaitement bien et qui ont chacune un lien particulier avec Dame Coupe. A ce sujet, il dira : «Entre l’USMA et la JSK, il y a des traditions. Nul doute que le match s’annonce difficile pour les deux équipes, mais on espère qu’il y aura du spectacle et que le meilleur l’emporte. Le plus important dans ce genre de match, reste le fair-play et que ce soit une fête du football. Par ailleurs, je vous déclare que nous entretenons une bonne relation avec les Usmistes, et puisque l’occasion m’en est donnée, je les remercie l pour tout ce qu’ils ont fait jusqu’à présent, notamment en nous accordant 1500 places et une entrée spéciale pour nos supporters.»

«La Coupe d’Algérie est un objectif»

Suite à un début mi-figue mi-raisin en championnat, les joueurs de la JSK commencent petit à petit à perdre tout espoir de remporter le championnat cette saison. D’ailleurs, il leur sera difficile de décrocher une place sur le podium, vu les nombreux points perdus à domicile. C’est pour cette raison que les responsables de la JSK ont décidé de miser sur la Coupe d’Algérie pour espérer sauver la saison. Le président Hannachi n’a pas manqué de déclarer que la Coupe est l’objectif primordial de la JSK cette saison : «Comme tout le monde le sait, notre parcours en championnat est moyens jusqu’à présent, et donc, c’est difficile pour nous de jouer le titre, et comme la Coupe d’Algérie nous offre encore une chance pour décrocher un trophée en fin de saison, nous allons faire de notre mieux pour réussir.»

«On s’est préparés pour une victoire»

En plus de l’objectif d’aller le plus loin possible en Coupe d’Algérie, et pourquoi ne pas rééditer le coup de l’an dernier, le président Hannachi a même déclaré que son équipe s’est préparée pour une victoire à Bologhine : «Je ne vous cache pas que nous nous sommes préparés pour une victoire à Bologhine. Tous les joueurs sont mobilisés pour cette partie. J’espère qu’on sera à la hauteur. »

«Jouer à Bologhine ne nous pose aucun problème»

La saison passée, la JSK n’avait livré qu’un seul match en dehors de ses bases en Coupe d’Algérie, c’était contre l’ES Mostaganem. Les Kabyles, qui ont atteint la finale, ont accueilli par la suite le CRB, le MCEE et le MCO, avant d’affronter en finale l’USMH au stade du 5-Juillet. Cette saison, les Canaris ont encore eu de la chance en recevant à deux reprises à Tizi Ouzou, le MCEE et Hessasna, avant que le tirage au sort n’inverse la donne, car ce huitième de finale est programmé à Bologhine. A ce sujet, Hannachi ajoutera : «L’an dernier, nous avions livré un seul match en dehors de nos bases. C’était contre Mostaganem. Cette saison, nous allons affronter l’USMA à Bologhine. Je pense que nous sommes habitués à livrer des matchs dans cette enceinte qui ne nous est donc pas inconnue, ce qui fait que la domiciliation de la rencontre ne nous pose pas problème.»

«C’est la première fois que le groupe est au complet»

Après avoir récupéré Hocine El Orfi et Nabil Hemani qui étaient suspendus, ainsi que Khellili qui souffrait d’une blessure, l’entraîneur Mourad Karouf disposera de tout son effectif contre l’USMA. Le président Hannachi qui s’est montré soulagé déclarera : «En plus de la motivation et l’ambiance qui animent le groupe, je tiens à vous dire que c’est une première depuis l’entame de la saison que le groupe soit au complet. C’est une bonne chose pour nous.»

«C’est difficile de faire un quelconque pronostic»

D’après tous les spécialistes et autres entraîneurs que nous avons sollicités cette semaine, le choc USMA-JSK devraient connaître beaucoup de buts. Cependant, le président Hannachi ne pouvait pas avancer un pronostic sur cette rencontre qui, faut-il le dire, s’annonce difficile. Selon lui, l’équipe qui sera bien préparée arrachera certainement la qualification : «Écoutez, c’est l’entraîneur qui détient la clé de ce match, moi, ce que je peux vous dire, c’est que l’équipe qui sera bien organisée sur le terrain, se qualifiera pour les quarts de finales.»

«Contrairement à ce que pensent certains, nous avons une bonne équipe !»

A la fin de la saison passée, plusieurs joueurs de la JSK ont quitté le club, à l’image de Hamiti, Yalaoui, Naïli, Yahia Cherif, Berchiche, Berrefane, Oussalah et autre Ziti. Seulement, la direction kabyle n’est pas restée les bras croisés. Au contraire, elle s’est dépêchée pour enrôler onze joueurs afin de renforcer l’équipe. Il est vrai que les résultats n’ont pas suivi, mais le président Hannachi tient toujours à révéler que le recrutement de la JSK est réussi et que ses joueurs renferment beaucoup de qualités : «Je ne sais pas pourquoi certaines personnes pensent que notre recrutement était un échec total. Personnellement, je tiens à dire qu’on a fait un bon recrutement. La JSK est une bonne équipe. Il faut juste laisser les joueurs travailler. Pour avoir des résultats, il faudra soutenir les joueurs qui ont besoin de leurs supporters.»

«Je le dis encore une fois, je suis prêt à partir, mais …»

Profitant de son passage en direct sur les ondes de radio Chaîne III, le président Hannachi a aussi évoqué le sujet qui a fait la une de tous les médias ces derniers temps, à savoir celui de son départ de la JSK. D’après lui, avant de céder sa place, il faudra d’abord qu’il y ait une personne capable de gérer convenablement l’équipe : «En fin de saison, on va faire tous les bilans. S’il faudra que je reste, pas de soucis, sinon je n’hésiterais prêt à céder ma place, mais il faudra trouver d’abord une personne capable de me remplacer. Je ne laisserai la JSK qu’entre de bonnes mains.»

«Je remercie tous les dirigeants de l’USMA»

Avant de conclure, le président Hannachi a tenu à remercier tous les dirigeants de l’USMA, qui préparent un accueil chaleureux pour les joueurs ainsi que pour les supporters de la JSK qui, faut-il le rappeler, ont bénéficié de 1500 places : «Comme je l’ai dit tout à l’heure, je remercie les dirigeants de l’USMA qui ont tout fait pour que le match soit une fête totale. Le fait de nous accorder 1 500 places et une entrée au stade réservée spécialement pour nos supporters est déjà rassurant.»

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Allik : «Il m’est arrivé d’enfiler mon survêtement et descendre sur le terrain pour jouer avec mes joueurs, juste pour détendre l’atmosphère»

A l’occasion du match de coupe qui opposera aujourd’hui l’USMA à la JSK, nous avons sollicité l’ex-président des Rouge et Noir, Saïd Allik, pour qu’il puisse nous dire comment il préparait un évènement pareil, particulièrement les matchs contre la JSK à l’époque où ça n’allait pas du tout entre les deux clubs. Ecoutons-le.

L’USMA jouera ce samedi son 8e de finale de la Coupe d’Algérie contre la JSK. Quand vous étiez à la tête du club, comment prépariez-vous un match de cette envergure ?

Croyez-moi, il n’y avait aucune préparation spéciale. On continuait à travailler le plus normalement du monde. Tout se passait dans la tête, chacun savait ce qu’il avait à faire et c’est tout.

Avouez quand même que les matchs USMA-JSK ne ressemblaient pas aux autres matchs, surtout dans le contexte de l’époque où les relations étaient très tendues entre les deux clubs…

Oui, c’est vrai, mais je prenais tout sur moi, je faisais en sorte que les joueurs restent en dehors de tout cela. Ce que j’essaie de vous dire, c’est qu’à la veille d’un match pareil, la motivation vient d’elle-même. Je n’avais pas besoin d’aller voir les joueurs et leur parler du match. Ils étaient motivés de fait. Parce que les conséquences de la défaite peuvent être considérables, pas uniquement pour l’USMA, mais pour la JSK aussi. Alors, je tenais à éloigner le plus loin possible la pression de mes joueurs.

Justement, que leur disiez-vous ?

C’était des maths très sensibles et très importants en même temps. Il fallait savoir comment parler aux joueurs, car comme je le disais, tout se passait dans la tête. Il fallait savoir passer le message aux joueurs sans leur mettre la pression. Moi, je leur disais ceci : Faites en sorte que vous ne regretterez rien après le match. Et comment faire pour qu’on ne puisse rien regretter après ? C’est tout simplement de tout donner sur le terrain. Comme ça, même si on perd, on ne regrette rien. Mais généralement, quand on donne tout, on gagne. C’était ça l’astuce en fait.

N’y avait-il pas de motivation financière ?

Non, je ne parlais jamais d’argent avec les joueurs avant le match. L’argent, c’est après le match. Quand vous possédez des joueurs responsables, vous n’avez pas de soucis à vous faire là-dessus.

Si on prend pour exemple la finale de 2004, vomment l’avez-vous préparée ?

Cette finale est intervenue dans un contexte particulier et difficile. On venait justement de perdre le championnat au profit de la JSK, et ma foi, il ne fallait pas perdre en plus la coupe au profit de la même équipe. On visait le doublé cette saison-là, on a perdu le championnat de peu, mais on ne devait pas perdre la coupe. Je n’avais pas besoin de dire cela aux joueurs, ils le savaient, et je n’avais pas besoin de les motiver, ils l’étaient déjà. Moi, je ne faisais que détendre l’atmosphère. Il m’est arrivé même de mettre mon survêtement et de descendre sur le terrain pour m’entraîner avec eux ou prendre part à un sixte, juste pour mettre de l’ambiance au sein du groupe.

Mais vous personnellement, vous étiez sous pression, non ?

Evidemment, mais je ne le montrais jamais à mes joueurs. Ils ne devaient pas voir cela en moi.

Avez-vous un message à faire passer aux joueurs actuels de l’USMA ?

Non, je n’ai pas de message particulier à leur transmettre, que le meilleur gagne. Je tiens seulement à ce que ce match se déroule dans un fair-play total. Hannachi et moi avions des différends, on n’était pas d’accord sur beaucoup de choses, mais nous avons réussi à rétablir les relations entre nous et entre les deux clubs. Il faut veiller à ce que ces relations soient non seulement maintenues, mais améliorées.