Le président de la JSK, Mohand-Chérif Hannachi, est intervenu hier à 17h sur les ondes de la radio Djurdjura. Lors de ses 40 minutes d’intervention, Hannachi a abordé plusieurs sujets qui concernent l’avenir de son club, notamment cette histoire de son départ exigé par des supporters.
«J’organiserai une AG dans 15 jours, et par la suite, je partirai», a déclaré d’emblée le numéro un de la JSK, avant d’ajouter : «Comme tout le monde le sait, il reste encore des chiffres et des comptes à rendre pour le bilan 2010/2011, puisque la précédente fois on n’a pas donné les bilans des mois de novembre et de décembre, par la suite, il y aura une commission qui s’occupera de l’avenir du club, à savoir préparer le terrain pour les futurs responsables. Moi, comme je vous l’ai déjà dit, je pars et je laisse ma place pour un autre président, j’espère qu’il sera quelqu’un de bonne famille.»
«Le CA se réunira dans les heures à venir et le capital sera augmenté au moins à 80 milliards»
«En plus de l’AG qu’on va organiser dans 15 jours au maximum, il y aura une réunion du conseil d’administration. Des gens n’ont pas cessé de rire concernant cette histoire du capital de la SSPA. Nous, on a mis notre patrimoine en jeu, un riche patrimoine, un patrimoine que moi en personne avait assuré au club, puisque avant, la JSK n’avait que le cercle du club. Le capital passera à 80 milliards de centimes. On installera aussi une autre commission pour la vente des actions.»
«Celui qui veut présider la JSK n’a qu’à acheter les actions»
«Les choses seront plus claires par la suite, celui qui veut prendre le club n’a qu’à acheter les actions, devenir l’actionnaire majoritaire et prendre le club. C’est comme ça qu’on travaille et non pas dans le flou. Moi c’est bon, je pars.»
«Voilà la feuille de route qu’on a tracée»
Le président de la JSK interviendra par la suite pour tenter de calmer des supporters qui exigent son départ illico presto. «Les supporters n’ont pas cessé de m’insulter et ont demandé mon départ, moi je pars. Mais avant de le faire, j’ai tracé une feuille de route qui se résume à cela : on doit d’abord préparer l’AG, provoquer une réunion du conseil d’administration et augmenter le capital du club avant de vendre des actions et installer un nouveau président. Voilà ce que j’ai fait, il faut patienter deux semaines pour tout régler.»
«Moi, je ne peux pas casser ce que des générations de dirigeants ont construit»
Le président de la JSK ira ensuite défendre ses «bonnes intentions» qu’il a toujours eues avec son club du cœur. «De grands dirigeants, de véritables hommes ont donné leur vie pour ce club. Ils ont construit la JSK sur des bases solides, et moi en tant qu’enfant du club je ne me permettrai jamais de le casser et réduire à néant le travail de ces dirigeants depuis de très longues années. Pour cette raison, j’appelle les gens à la sagesse.»
«Karouf a ma confiance»
Cette annonce de départ du président de la JSK ne l’empêche pas toutefois de parler de l’actualité du club et de sa barre technique. « J’ai une grande confiance en Mourad Karouf, on a donné la chance à tous les entraîneurs de la région, alors pourquoi pas lui. Maintenant s’il veut un adjoint, on lui ramènera quelqu’un pour l’aider, et s’il émet le vœu de ne plus travailler comme entraîneur en chef, on va ramener un entraîneur. Mais Karouf a fait du bon boulot par le passé, il a aidé le club après le départ de Lang et il a gagné en début de saison devant le MCA comme il a ramené un bon point de Batna mardi dernier.»
«Des politiques ont manipulé certains supporters»
Interrogé sur le mouvement de contestation de certains supporters qui sont allés jusqu’à organiser un sit-in devant le stade, le président de la JSK a eu cette réponse : «Je suis persuadé qu’il y a eu une manipulation derrière cela. D’abord, ceux qui ont fait le déplacement jusqu’à Batna, mardi dernier, étaient manipulés. Ils sont de Beni Amrane, une région qui recèle les meilleurs supporters de la JSK, mais ceux qui ont fait le déplacement à Batna sont des mineurs manipulés par des hommes politiques. Même à Beni Amrane, les vrais supporters de la JSK ont compris la chanson.»
«Ils veulent casser le club»
Le président de la JSK semble avoir mis le doigt sur ce qu’il appelle «manipulateur», mais sans les citer. «C’est clair, il y a des hommes politiques qui veulent casser le club. Ils ont tout fait pour casser la JSK, tout est clair à ce sujet. Ce sont eux qui sont derrière toute cette manipulation. J’appelle les supporters de la JSK à ne pas tomber dans le piège.»
«Même des gens qui n’ont pas pu accéder au club veulent casser la JSK»
«La manipulation ne vient pas des hommes politiques seulement, mais de ceux aussi qui ont cherché à bénéficier de quelques privilèges au sein du club», ajoute Moh-Chérif Hannachi avant de détailler le centre d’intérêt de ces gens : «Ce sont nos ennemis, des gens qui n’ont pas pu accéder au club. Par exemple, on a refusé de prendre des joueurs à quelqu’un et il s’est retourné contre nous ; on a arrêté un chauffeur pour faute grave et il s’est retourné contre nous ; on a refusé des choses à des gens et ils sont en train de tout faire pour casser le club.»
«Plusieurs entraîneurs sont intéressés par la JSK»
Abordant la barre technique de la JSK, vacante après le limogeage d’Ighil, Hannachi ne semble pas inquiet à ce propos : «Comme je vous lai déjà dit, plusieurs entraîneurs veulent entraîner la JSK, dont quatre nous ont appelés. Il y a Neveu, il y a l’entraîneur espagnol du Dynamo Tbilissi, il y a d’autres entraîneurs étrangers, mais moi j’ai une grande confiance en Mourad Karouf.»
«Si je reste, les Espagnols feront de la JSK un grand club professionnel»
Revenant sur son départ, le président de la JSK informera les auditeurs de radio Djurdjura que le club risque de perdre un grand partenaire : «Je suis toujours en contact avec le responsable d’un groupe espagnol qui est intéressé par le club. Si je reste, il y aura un grand projet pour la JSK. Ils ont beaucoup de moyens, mais moi je ne vais pas prendre une décision tout seul, le dernier mot revient aux membres de l’AG et cela se fera en présence d’un notaire qui sera présent avec nous.»
«Les anciens joueurs doivent appeler à la sagesse et non à la cassure»
Commentant l’actualité tourmentée de son club avec les incessants appels à son départ, il évoquera le rôle des anciens joueurs. Pour lui, certains d’entre eux «ne ratent pas la moindre occasion pour tirer sur nous, alors que d’autres, que je félicite au passage, à l’image de Sadmi, ont appelé à la sagesse. Hamid mérite vraiment de travailler avec nous. Même Khalef et Amri m’ont appelé et ça m’a fait vraiment plaisir. Les autres ne doivent pas participer à la cassure, ils doivent eux aussi appeler à la sagesse.»
«Le président du comité de supporters doit se comporter en véritable homme»
Ensuite, c’est au président du comité de supporters que Moh-Chérif enverra une fléchette : «J’ai été étonné de la position du président du comité de supporters, qui a changé de cap, craignant 140 personnes. Des gens m’ont demandé de ne pas lui faire confiance et j’ai continué à l’encourager. Il doit se comporter en véritable homme et ne pas tomber dans la manipulation.»
«Je ne suis pas content du classement de mon équipe»
Revenant une nouvelle fois sur le volet technique où l’équipe semble accuser le pas en championnat, Hannachi est persuadé que la JSK peut finir en force les échéances qui l’attendent : «Je ne suis pas content du classement de mon équipe et cette place du milieu du tableau qu’elle occupe, mais je sais qu’elle reviendra en force à l’avenir, car on a une bonne équipe, je persiste à le dire encore une fois.»
«Avec la subvention de l’APW, les sections handball et basket-ball reviendront»
Abordant le cas des sections qui ont disparu ces derniers temps, le président de la JSK se réjouit que l’APW consent à subventionner le club, car avec cet argent «il y aura le retour des sections basket-ball et handball. La SSPA se débrouille bien pour le football.»
«Je laisse le club sans dettes»
Si dans 15 jours Hannachi quitte le club, il se réjouit d’avance de ne pas laisser de dettes à son successeur : «Moi, je n’ai pas de dettes comme les autres équipes. Si je pars, je laisse le club sans dettes, contrairement aux autres clubs. Les futurs responsables ne trouveront pas de problèmes à ce point.»
«Je n’abandonnerai jamais la JSK»
Enfin, Moh-Chérif Hannachi rappellera qu’entre lui et la JSK c’est une grande histoire qui les lie : «Moi, je suis un enfant du club, depuis l’indépendance. Depuis 1963, je suis toujours au club. Les gens ont oublié tout ce que j’ai donné pour ce club comme titres ou comme patrimoine. Moi, j’aime la JSK, c’est ma vie et je n’abandonnerai jamais le club, même si je pars.» En conclusion, il demande pardon à la Kabylie : «Enfin, je demande pardon à tous les gens à qui j’ai fait du mal peut- être, moi, j’ai défendu les couleurs de la JSK sans faire de calculs. A toute la kabylie, je demande pardon. Je souhaite aussi bonne chance aux futurs dirigeants du club. Je serai toujours à l’écoute de la JSK et je serai prêt aussi à les aider.»
J. M.
Ses contradictions le révèlent : Le vrai-faux départ
Le président Mohand-Chérif Hannachi continue à entretenir l’amalgame concernant son avenir à la tête de la présidence de la JSK. D’un côté, il annonce qu’il se retirera de son poste dans deux semaines. De l’autre, il affirme que s’il reste, le groupe Eurocasa fera de la JSK un grand club professionnel. Ses intentions ne sont pas claires. S’il a réellement l’intention de quitter le club comme il l’a réaffirmé hier, il n’aurait pas évoqué les Espagnols dans la mesure où des investisseurs de la région comptent investir à la JSK après son départ. «Je pars dans 15 jours», a déclaré au début de son intervention, mais quelques minutes plus tard, il parle de son partenariat avec les Espagnols. Pour un président réellement partant, il ne se serait jamais projeté dans l’avenir. La confusion ne s’arrête pas là puisqu’intentionnellement ou par inadvertance, il a laissé entendre dans son intervention qu’il n’est pas disposé à céder sa place à quelqu’un d’autre. La preuve, en parlant de la barre technique, il a indiqué que le renforcement de la barre technique dépendra de Mourad Karouf. «Il a ma confiance. S’il veut qu’on lui ramène un adjoint, on le fera, mais s’il veut prendre l’équipe tout seul, on ne recrutera personne, même si 4 entraîneurs n’attendent que mon appel pour qu’ils viennent à la JSK», a-t-il souligné. Sans se douter de sa foi, il faut admettre qu’un président qui est sur le point de partir n’aurait jamais parlé de la barre technique. S’il a décidé vraiment de démissionner de son poste, il laissera le soin à son successeur de choisir l’entraîneur qu’il veut. Aussi, le fait d’évoquer la réactivation des sections handball et basket-ball au moment où il annonçait sa démission aux auditeurs de Radio Djurdjura laisse plus d’un perplexe. Un président qui compte se retirer de son poste dans une dizaine de jours au maximum n’aurait pas parlé du retour des sections handball et basket-ball. Il y a quelque chose qui ne tourne pas round dans son discours, surtout qu’à la fin de son intervention il déclara que ce qui compte pour lui, c’est l’avenir de la JSK. La question qui mérite d’être posée maintientest la suivante : est-ce que vraiment Hannachi songe sérieusement à se retirer ou bien juste une tentative de sa part pour canaliser la colère de la Kabylie ? On le sera dans un avenir proche, mais cette fois la rue est déterminée à faire entendre sa voix.
Mohamed A.