Le premier responsable du club phare de Kabylie Moh Chérif Hannachi, qui a animé hier en fin de matinée une conférence de presse au siège du club, s’est étalé sur plusieurs sujets ayant trait à l’actualité de son club, le conflit avec les responsables de la FAF, l’affaire Din-Din, le retrait de Karim Doudane et le professionnalisme en Algérie.
Hannachi comme à l’accoutumée revient à la charge pour fustiger les responsables de la FAF : «Ce monsieur se prend pour qui ? Il veut casser la JSK coûte que coûte et je ne vais pas le laisser faire. Tant que je suis à la tête de ce club qui m‘est très cher je ne permettrai à personne de le casser. Il a manqué de respect à la JSK car avec moi il ne peut rien faire.» Avant d’enchaîner : «Il déclare qu’il ne joue pas dans la même division que moi, c’est vrai, moi je joue depuis longtemps en première division alors que lui il n’a même pas mis une cuissette.
Je suis un montagnard cultivé par la rue, et c’est cette rue qui m’a forgé, et je suis fier d’ailleurs d’être un paysan. J’ai géré ce grand club avec lequel j’ai remporté plusieurs titres à l’échelle nationale et continentale.» Hannachi, très critique, qualifie la gestion des responsables de la FAF de catastrophique : «Ils ont coulé le football algérien. De toute façon, je ne me tairai pas.» Le conférencier nous a confirmé qu’il vient de déposer une plainte contre ce responsable de la FAF. Il dit qu’il ne viendra pas à Tizi Ouzou pour voir la JSK, eh ben je lui donne rendez-vous dans les prochains pour qu’il vienne à Tizi Ouzou, mais au tribunal.» Le premier responsable des Jaune et Vert ira plus loin en le défiant d’ouvrir une enquête sur leurs bilans, l’un avec la JSK et l’autre avec la FAF.
«Le professionnalisme ? La FAF a mis la toiture avant les fondations»
Le conférencier s’interroge sur le professionnalisme en Algérie : «Vous me parlez de professionnalisme, mais de quel professionnalisme ? Les clubs souffrent sur le plan financier et la majorité des joueurs ne sont pas régularisés dans leurs clubs respectifs, mis à part l’USMA, qui est gérée par un grand entrepreneur, en l’occurrence le patron de l’ETRHB, mon ami Ali Haddad, qui peut à lui seul gérer les 16 clubs de la Ligue 1 professionnelle.» «Les responsables de la Fédération algérienne de football ont mis la toiture avant même les fondations, alors comment voulez-vous que les choses aillent dans le sens positif ?» Hannachi estime que «l’Etat doit accompagner les clubs dans ce professionnalisme afin de leur permettre de ne pas avoir de problèmes. Où sont les 10 milliards promis et les 2 hectares de terrain pour construire des centres de formation ? Jusqu’à preuve du contraire, on n’a rien vu venir et on attend toujours. On est même prêts à payer un taux bonifié de 1 ou 2 %, l’essentiel, c’est que l’Etat accompagne les clubs dans cette cruciale étape du professionnalisme.
En plus, j’aurais aimé avoir quelques joueurs ayant un statut professionnel (5 par exemple) et les autres garderont le statut de joueur amateur. Il faut y aller par la suite étape par étape, mais ce n’est pas le cas et ce n’est pas du tout facile pour la majorité des clubs qui souffrent le martyre.»
«Les joueurs sont payés au dernier centime»
Concernant la situation financière du club phare de Kabyle, le président Moh Chérif Hannachi nous a confirmé que tout baigne, tout marche à merveille et que les joueurs sont concentrés uniquement sur leur travail et activent aux entraînements en prévision de la suite du parcours, nous déclarant : «J’ai lu et entendu dire que les joueurs ne sont pas régularisés. Cette question n’est plus d’actualité puisque tous les joueurs ont été régularisés, et ce jusqu’au dernier centime, c’est-à-dire jusqu’au 31 janvier 2011.
Les joueurs sont pris en charge et rien ne leur manque, et ce par rapport aux autres clubs où les joueurs ne sont pas payés, mis à part ceux de l’USMA qui sont bien pris en charge car, quand on a un patron comme Haddad, à qui d’ailleurs je souhaite grande réussite, il n’y a rien à craindre.»
Avant d’enchaîner : «Tout marche bien et comme il se doit à la JSK. On a été toujours corrects avec les joueurs et les membres du staff technique.
Dieu merci, cela fait partie des traditions de ce grand club habitué à jouer pour les consécrations, et nous, les dirigeants, on a été toujours corrects avec ceux qui ont porté le maillot de ce prestigieux club.»
«L’affaire Din-Din est close, et j’aurais aimé recruter le Gabonais»
A une question relative à l’affaire Hervé Din-Din, lequel, pour rappel, a signé un contrat d’une année au profit de la JSK, avant de voir son dossier rejeté par la Ligue nationale professionnelle de football, le chairman kabyle déclare : «On a tout conclu et avec le joueur camerounais et avec son manager Paul Porcheron, mais après avoir déposé son dossier, on nous sort ce problème de pièce qui manquait à son dossier. Din-Din, qui a porté le maillot d’un club au Vietnam, n’a pas été autorisé par son club au Cameroun de rejoindre les rangs de cette équipe vietnamienne, ce qui a d’ailleurs poussé la Fédération camerounaise de football à ne pas lui délivrer ce document, et nous a privé des services de ce joueur.»
Hannachi, plus explicite, enchaîne : «Ce n’est pas la fin en soi de ne pas pouvoir bénéficier des services de Din-Din. Pour ne rien vous cacher, j’aurais aimé recruter le joueur gabonais qui a d’énormes qualités, mais en vain, les événements ayant secoué le pays et la Tunisie ont fait que son transfert ne se réalise pas.
On était aussi sur les traces du joueur brésilien, on nous a dit qu’il est un attaquant. Finalement, il s’est avéré que ce joueur n’avait pas le profil qu’on recherchait.»
«Hamiti est indiscipliné, et je lui conseille de se remettre à l’ordre»
Le président des Jaune et Vert se dit étonné d’apprendre et de lire à travers la presse que l’absence prolongée de l’attaquant Fares Hamiti est due à sa maladie. «Hamiti est parti à Béjaïa au moment où ses partenaires se préparaient avec une grande détermination.
S’il est malade, c’est à causse de ses sorties nocturnes à Béjaïa. C’est un joueur indiscipliné, et c’est pour cette raison qu’on l’a sanctionné, au même titre que Rial et Yalaoui.» Et d’enchaîner : «Fares Hamiti a d’énormes qualités et il doit se ressaisir et travailler davantage pour contribuer au retour en force de la JSK. Depuis le début de cette saison footballistique, il n’a pas marqué beaucoup de buts, et s’il veut progresser, il doit se remettre à l’ordre. C’est ce que je lui conseille de faire. Hamiti doit se discipliner et pour son intérêt et pour celui de l’équipe. C’est un attaquant puissant sur qui l’entraîneur peut compter pour la suite du parcours. Il y a aussi Yalaoui, sans oublier l’international Yahia Chérif et les deux nouvelles recrues Ouaïl et Amada. D’ailleurs, ces deux joueurs m’ont impressionné et je reste persuadé qu’ils feront parler d’eux, et seront d’un grand apport sur le plan offensif.»