Hannachi «Il était déjà dirigeant lorsque j’étais joueur»

Hannachi «Il était déjà dirigeant lorsque j’étais joueur»

Serrar «En 92, Elimam s’est évanoui au 3e but de l’ESS»

Djouad «En 99, Elimam nous avait demandé de gagner car c’est le Mouloudia»

Hannachi «Il était déjà dirigeant lorsque j’étais joueur»

«Avant toute chose, je dirais que c’est un grand monsieur du football algérien qui nous a quittés. Elimam fait partie du paysage footballistique depuis des années. Lorsque j’étais joueur, je me rappelle qu’il était déjà dirigeant au MCO.

C’est une perte pour sa famille, pour le Mouloudia d’Oran et aussi le football national. En cette triste circonstance, je suis doublement peiné, d’une part je perds un grand ami, et d’autre part je suis désolé de ne pas avoir pu assister à l’enterrement car en ce moment, je suis en France.

J’aurais tellement voulu y être car j’entretenais de bonnes relations avec Elimam. D’ailleurs, entre les deux clubs, il y a toujours eu de bons rapports. Avec lui, il y a toujours eu du fair-play, on se serrait toujours la main après les matchs quel que soit le résultat de la rencontre.»

Serrar «En 92, Elimam s’est évanoui au 3e but de l’ESS»

Le président Serrar se souvient de cette anecdote vécue en 1992. L’ancien défenseur central de l’Equipe nationale victorieuse de la CAN 90 poursuivait toujours sa carrière de joueur en 92. Il se rappelle de cette anecdote avec le président Kacem Elimam.

«On disputait la dernière journée du championnat et le MCO se déplaçait à Sétif pour jouer le dernière match de la saison. Le MCO ne devait pas perdre le match, sinon il rétrogradait en Division 2. Le président du MCO faisait des mains et des pieds pour que son équipe ne perde pas.

Tous les joueurs de l’ESS avaient été approchés, sans succès. Il restait quelques minutes et on a réussi à marquer un troisième but. L’Entente menait par trois buts à deux. A cet instant du match, Elimam est tombé en syncope. Le MCO était relégable et il ne restait qu’une poignée de secondes avant la fin de la partie. Le MCO réussit à égaliser avant le coup de sifflet final.

Elimam, Allah yerahmou, était aux anges. Il était fou joie, à tel point qu’il remerciait les Sétifiens de ne pas avoir poussé son équipe vers la D2.»

Allik «J’ai connu Elimam lorsqu’il était pompier»

Joint par nos soins alors qu’il se trouvait à Oran pour assister aux funérailles du défunt Kacem Elimam, Saïd Allik, le directeur général de SSPA/USMA nous a déclaré : «Kacem Elimam était un bon ami à moi. Je présente mes condoléances en mon nom ainsi qu’au nom de tous les Usmistes à sa famille. Que Dieu l’accueille en son vaste paradis.» Avant d’ajouter : «J’ai connu le défunt lorsque j’étais joueur, et lui pompier. Il restera à jamais dans nos cœurs, c’est un homme qui a marqué l’histoire du MCO.»

Djouad «En 99, Elimam nous avait demandé de gagner car c’est le Mouloudia»

«Je suis vraiment triste. Kacem Elimam était une figure marquante du football algérien auquel il a beaucoup donné. La preuve, il était le premier à avoir remporté la Coupe arabe des clubs champions. Moi, j’avais d’excellentes relations avec lui. A chaque fois qu’on avait besoin de lui, on le trouvait.

En 1999, à notre arrivée à Oran, Elimam est venu nous accueillir pour nous demander de remporter le trophée face à la JSK car c’est le Mouloudia et les supporters du MCO n’allaient pas être en colère. Pour lui, il fallait qu’on remporte le titre et Dieu merci, nous l’avions eu.»

Ighil «C’était un passionné de football»

«C’était un homme passionné de football, un ancien moudjahid. Un président charismatique, soucieux des intérêts de son club. On ne peut pas l’oublier, Allah yerahmou. Je transmets à sa famille toute mon amitié et mes plus sincères condoléances.

Je me rappelle qu’il m’avait confié un jour en plaisantant, qu’avant d’affronter le NAHD, il incitait toujours ses joueurs à beaucoup de prudence dans le couloir que j’occupais pour m’empêcher de monter et de porter le danger en haut.

Il me disait qu’il craignait beaucoup que je marque contre le MCO, mais en parallèle, il disait aussi à ses joueurs de profiter de mes montées pour attaquer sur le couloir gauche. Il nous manquera beaucoup à tous, que Dieu ait son âme.»

Laïb «Je connaissais Elimam depuis plus d’un demi-siècle»

Mohamed Laïb, le président de l’USMH, était très affecté hier au moment il nous a joint pour nous faire part de sa profonde affliction suite au décès d’Elimam. «Pour moi, Elimam était une vieille connaissance. Avant de venir au football, il était, du temps de la Révolution, un moudjahid issu d’une famille de combattants.

Je l’ai connu du temps de la guerre de Libération, il était en prison à El Harrach avec beaucoup d’autres moudjahidine de la région Ouest. Mes parents possédaient une maison non loin de la prison. Après sa sortie de prison, il venait souvent avec sa famille rendre visite aux prisonniers de guerre, et comme à l’époque il y avait le couvre-feu, mon père les hébergeait chez nous.»

Zaïm «Elimam était d’une grande culture»

C’est sur la route Oran-Blida, alors qu’il revenait de l’enterrement de Kacem Elimam que le président de l’USMB, Mohamed Zaïm, nous a parlé de celui qu’il considérait comme un frère.

Il nous dira à propos de feu Elimam : «C’est certain, le football national vient de perdre une de ses figures emblématiques. Kacem Elimam fut, pendant très longtemps, un personnage incontournable du football en Algérie.

Si Elimam était connu dans les quatre coins du pays, c’est qu’il ne laissait personne indifférent. Mes relations avec lui étaient fraternelles et il nous arrivait souvent de débattre de questions qui n’avaient rien à voir avec le foot. C’est quelqu’un d’une grande culture. Son nom restera à jamais lié au football oranais et national. Que Dieu ait son âme.»

Tiab «On a perdu un grand homme»

Trés touché par le décès de l’ex-président du Mouloudia d’Oran, le president de la JSM Béjaïa, Boualem Tiab, qui connaissait très bien le défunt, estime que le football algérien vient de perdre un grand homme.

Le boss béjaoui estime que Kacem Elimam a beaucoup donné au football algérien en géneral et à son club, le MCO, en particulier, ajoutant que ce dernier lui doit beaucoup dans sa réussite. Selon Tiab, l’empreinte d’Elimam restera à jamais gravée dans les mémoires. «Personnellement, je connaissais très bien le défunt, il était toujours au service du football algérien et son équipe.

Je pense qu’on a perdu un homme de grande valeur qui a laissé son empreinte vivante. Sincèrement, c’est avec une immense tristesse que j’ai appris la nouvelle de son décès, mais la vie est ainsi faite, personne n’est à l’abri. En cette douloureuse circonstance, je présente toutes mes condoléances à la famille du défunt et l’assure de ma profonde sympathie.»

Nezzar «Il était notre concurrent à l’accession en 2009, il était très rusé»

Le CAB et le MCO du défunt Kacem Elimam ont connu les affres de la Division 2, en 2009. On se rappelle que les deux équipes étaient des concurrentes à l’accession en

Division 1. Nezzar, le président du CAB, revient avec émotion sur cette période. «Je profite de l’occasion pour présenter à la famille Elimam mes sincères condoléances. C’était un grand président qui avait gagné de nombreux trophées avec son équipe. Il avait permis au MCO de revenir en Division 1, après une année seulement en Division 2.» La saison dernière, le MCO, sous la présidence de feu Elimam, devait faire un voyage à Batna pour jouer en championnat contre le CAB. Les deux équipes avaient un contentieux qui datait de la saison 2009.

«Les supporters du MCO se déplaçaient à chacun de nos matchs à Oran»

«Nous avions rencontré des difficultés à chacun de nos déplacements à Oran et même dans l’Oranie. Le président avait beaucoup d’expérience. Il était très rusé. Les équipes de l’Ouest nous avaient posé d’énormes problèmes en championnat. En plus, les supporters du MCO venaient assister à tous nos matchs en championnat. On avait l’impression à chacune de nos sorties de rencontrer le MCO. C’était de bonne guerre.»

Des supporters du CRB se rappellent de sa générosité

Un groupe de supporters du CRB a tenu à apporter son témoignage sur la générosité de Kacem Elimam. «En 2001, lors d’un match entre le MCO et le CRB joué à Oran, un groupe de supporters oranais nous a agressés et subtilisé notre argent. Elimam est venu nous voir.

Il nous a donné 6 500 DA de sa poche pour prendre un taxi et rentrer chez nous», se rappelle l’un des supporters. Un geste pour faire pardonner le comportement des supporters de son club et de montrer que la ville d’Oran est accueillante.